En Inde, où la persécution des chrétiens est endémique, le Morning Star a décrit le 9 mars le cas d’un pasteur de 35 ans qui s’est pratiquement senti mourir sous les coups en février. L’ayant ligoté et battu durant deux heures dans la région de Bhati Mines à six kilomètres de New Delhi, des nationalistes hindous ont ensuite emmené Kelom Kalyan Tete dans la capitale. Ils l’accusaient de convertir les gens de force au christianisme. Attaché ensuite à un poteau à un carrefour très fréquenté, les coups ont repris devant des centaines de personnes. Beaucoup d’entre elles ont d’ailleurs participé au lynchage. «Ils complotaient pour me tuer. J’ai supplié et j’ai dit: “Frères, ne faites pas cela. Quel mal ai-je fait, parlons de cette affaire. Ce n’est pas bon; vous dérangez un homme innocent”», déclare le pasteur.

La police reste inactive

La police a annoncé tardivement une enquête, mais n’a procédé à aucune arrestation. De plus, les policiers refusent de délivrer au pasteur le rapport d’information qui lui permettrait de porter sa cause en justice, précise-t-il, interviewé par le Morning Star, groupe de presse indépendant concentré sur la persécution des chrétiens.

Huit autres extrémistes hindous, dont deux femmes, ont fait irruption un soir dans la même période chez un autre pasteur dans le nord de l’Inde. Ils l’ont étranglé et violemment battu, et ont tranché la gorge de son épouse, pour le motif d’avoir incité des gens à se convertir. Le couple a cependant survécu à l’attaque. En partant, les assaillants ont menacé de mort le pasteur s’il n’arrêtait pas de diriger des cultes.

Meurtres et enlèvements de chrétiens au Nigeria

L’extrémisme fait également des ravages au Nigeria, notamment depuis la création de l’Etat islamique de la province de l’Afrique de l’Ouest en 2016. Le 25 février, des terroristes islamistes ont ainsi tué trois chrétiens dans la région de Chibok, dans le nord-est du pays, rapportent les habitants. Ils ont détruit le même jour une église qui abritait une communauté anabaptiste des Frères du Nigeria.

«Les communautés, pas seulement à Chibok, ont continué d’être victimes d’attaques persistantes et soutenues, de meurtres, d’enlèvements, de mutilations, d’incendies criminels et d’autres myriades de crimes sans protection adéquate du gouvernement», a par ailleurs décrit Dauda Ndirpaya Iliya, président national de l’Association de développement de la région de Chibok, lors d’une conférence de presse. «Chibok a été […] abandonnée à elle-même par toutes les couches du gouvernement nigérian.»