Lausanne 4: La mission de partout vers partout; la preuve avec des bénévoles
Avec 25,5% de participants venant d’Amérique du Nord, la répartition des participants par grandes régions du monde au 4e Congrès du Mouvement de Lausanne à Incheon / Séoul, qui se tient jusqu’au 28 septembre, ne reflète pas totalement la nouvelle donne de l’évangélisation et de la mission au 21e siècle. Désormais, la trajectoire d’envoi missionnaire ne se fait plus seulement de l’Occident (et/ou des Etats-Unis) vers le reste du monde, mais davantage de «partout» vers «partout».
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Et la Corée, hôte de l’événement, terre de mission devenue pays d’envoi missionnaire, est aussi aujourd’hui un lieu de formation pour des missionnaires du monde entier, en particulier du Sud global. Ces futurs et déjà missionnaires venus d’Inde, du Bangladesh, du Kenya, du Pakistan, d’Ouganda, mais aussi parfois des Etats-Unis, viennent se former en théologie et en missiologie et sont autant de bénévoles au sein du Congrès. Des petites mains, sans qui l’événement ne pourrait avoir lieu, aux parcours et ambitions incroyables. Quelques rencontres.
Mohammed, évangéliste auprès des musulmans
Dans le hall du centre de congrès du Songdo ConvensiA où il est posté, Mohammed partage son sourire discret mais communicatif avec les participants et les guide pour trouver leur salle dans le dédale des couloirs. Le Bangladais est fier de pouvoir rendre service et rencontrer d’autres chrétiens et missionnaires comme lui. Etudiant en master de divinité dans une faculté de théologie coréenne, ce jeune converti de l’islam – son prénom le trahit – souhaite retourner dès la fin de ses études dans son pays pour annoncer l’Evangile aux musulmans. «Ici, j’œuvre auprès de migrants bangladais en Corée.» Lui qui a tout perdu après sa conversion – famille, travail, amis – a vu des miracles transformer sa vie. «Je n’ai aujourd’hui plus aucun doute; je crois.»
John, premier missionnaire à l’étranger de son union d’Églises pakistanaise
John (prénom d’emprunt pour des raisons de sécurité), étudiant pakistanais en théologie en Corée, sert aussi comme bénévole pour le Congrès. Il a été envoyé par son union d’Eglises du Pakistan, où il était pasteur, comme missionnaire auprès des manœuvres et travailleurs journaliers pakistanais, de plus en plus nombreux dans les grandes villes coréennes et souvent en situation de précarité. «Je suis le premier missionnaire de mon union d’Eglises envoyé à l’étranger», se réjouit-il. Car même en Corée, les besoins sont là. «Beaucoup sont perdus. C’est déjà le cas au Pakistan, mais ici, je peux annoncer facilement la Bonne Nouvelle, alors que dans mon pays, et particulièrement dans ma ville, nous avons payé un lourd tribut pour notre foi avec des pogroms, des meurtres et des destructions.»
Pour lui, le temps des missionnaires occidentaux condescendants, venus dire quoi faire et quoi penser, est révolu. «Si nous formons un même corps, alors il ne devrait pas y avoir de hiérarchie entre nous», assure-t-il. Simplement, les besoins financiers sont élevés dans son pays d’origine, à 96% musulman.
Toina rappelle que l’Inde aussi envoie des missionnaires
Autre pays d’Asie du Sud, même esprit de service. Toina (photo), originaire d’Inde, n’est pas simplement venue en Corée du Sud pour ses études de théologie à l’Acts University de Yangpyeong: «Je veux aussi m’impliquer et rendre service à ce pays qui m’accueille, gérer de front à la fois ma vie spirituelle, ma vie universitaire et mon ministère ici en Corée.» Passionnée par l’annonce de l’Evangile, la jeune femme est spécifiquement venue étudier en Corée parce que l’Eglise de ce pays est réputée pour être active dans la mission et l’évangélisation transculturelle. «Je voulais en savoir plus sur la façon dont la Corée fait la mission.»
Dans son état d’origine (l’Inde est une fédération), le Nagaland, 85% des habitants professent le christianisme, principalement de tradition baptiste. «Ici, au Nagaland, nous avons décidé d’envoyer environ 10 000 missionnaires à l’étranger. Mais nous n’avons même pas encore atteint la moitié, alors s’il vous plaît, priez pour cela.» 5000 ? Comme le nombre de participants du Congrès de Lausanne envoyés sur le terrain missionnaire pour un état peuplé comme la Suisse romande. Un défi, une ambition et une fois de plus le marqueur que la mission à changé et se fait donc désormais de partout vers partout.
D’autres articles seront publiés par Evangéliques.info sur le 4e Congrès de Lausanne, en direct d’Incheon, Corée du Sud.