Finlande: La chrétienne Päivi Räsänen acquittée en appel
Le 14 novembre, la Cour d’appel a rejeté à l’unanimité les accusations contre la femme politique. Après avoir publié des versets sur X (anciennement Twitter) en 2019, Päivi Räsänen, réélue députée en avril, était poursuivie pour «incitation à la haine envers la communauté homosexuelle». Le procureur avait décidé de faire appel après son acquittement en mars 2022. Le second procès a eu lieu le 31 août. Le volet judiciaire qui dure depuis plus de quatre ans pourrait se poursuivre.
«Ce procès est historique pour la liberté d’expression et de religion. Pour la première fois dans une affaire pénale, le tribunal a examiné si les enseignements liés à la Bible pouvaient être affichés et acceptés», a commenté la chrétienne à l’issue du verdict. Cependant, jusqu’au 15 janvier 2024 le procureur peut saisir la Cour suprême. L’avocat de Päivi Räsänen considère «probable» que la Cour suprême juge l’affaire. Il précise: «Il existe de nombreuses questions juridiques sur la relation entre les questions pénales et les textes religieux qui n’ont pas été traitées par la Cour d’appel. Je suppose donc que la Cour suprême se saisira de cette affaire».
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Päivi Räsänen prête à la CEDH
«Condamner les actes homosexuels, c’est condamner les homosexuels en tant qu’êtres humains», estime pour sa part le procureur. Selon lui, on ne peut pas «séparer la valeur d’une personne de ses actes». La femme politique est en désaccord et affirme que «les criminels qui ont été lourdement condamnés ne perdent pas leur dignité». Pour elle, cette affaire concerne la liberté d’expression qui «inclut également les opinions qui peuvent être perçues comme offensantes ou dérangeantes».
Elle encourait plusieurs dizaines de milliers d’euros d’amende ainsi que deux ans de prison. Päivi Räsänen a toujours tenu ferme pour défendre les droits de milliers d’autres chrétiens d’exprimer leurs croyances. Elle a déclaré -comme depuis le début de l’enquête- que s’il le faut, elle est «prête à défendre sa liberté, jusque devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH)» à Strasbourg.
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