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Finlande: Une ex-ministre chrétienne, accusée d’incitation à la haine envers les homosexuels, disculpée

Portrait photo de Païvi Räsänen, 62 ans. Elle arbore un grand sourire.
© Païvi Räsänen / Facebook
Après près de trois ans d'enquête et deux audiences en janvier et février, l’ex-ministre chrétienne de l’Intérieur finlandaise Païvi Räsänen, accusée d’incitation à la haine envers les personnes homosexuelles, a été complètement acquittée le 30 mars.

«Il n’appartient pas au tribunal de district d’interpréter les concepts bibliques». Le 30 mars, le tribunal d’Helsinki a rejeté toutes les charges retenues contre la députée finlandaise et ex-ministre de l’Intérieur Païvi Räsänen, accusée d’incitation à la haine envers les personnes homosexuelles. Elle était mise en accusation depuis 2019, suite à des messages qu’elle avait postés sur Twitter, contenant des versets de la Bible. Ils étaient adressés aux dirigeants de l’Eglise évangélique luthérienne de Finlande dont elle est membre, comme 69% des Finlandais. Si la Cour a évoqué des paroles «insultantes», elle n’y a pas vu d’incitation à la haine, mais une expression de liberté religieuse. La chrétienne de 62 ans est également l’ancienne présidente du parti démocrate chrétien.

Des versets «diffamatoires»

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En effet, la congrégation s’apprêtait à sponsoriser la marche des fiertés LGBT de juin 2019. Les tweets contenaient les versets de Romains 1, 24-27 et interrogeaient la congrégation sur ses motifs. La procureure a d’ailleurs dénoncé lors du procès les versets comme «diffamatoires», et interrogeait la Cour sur la légitimité de citer la Bible dans la sphère publique. Le tribunal jugeait également Païvi Räsänen concernant un livret sur la conception biblique de la sexualité qu’elle avait écrit en 2004, et des propos sur le même sujet qu’elle avait tenus dans une interview à la radio. L’évêque luthérien Juhana Pohjola, qui avait publié le livret sur le site national de l’Eglise, a également été blanchi.

Le parquet a en outre été condamné à payer plus de 60 000 euros de frais de justice. Les magistrats ont jusqu’au 6 avril pour faire appel de la décision, s’ils en jugent la nécessité.

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