Selon le pasteur évangélique luthérien Juhana Pohjola, interviewé par Christian Today le 4 décembre, «nous devons être prêts à payer [pour nos convictions], quel qu’en soit le prix, et à être étiquetés par les médias comme intolérants». Juhana Pohjolan défend les positions traditionnelles chrétiennes sur la sexualité et la conjugalité. Il encourage ainsi les chrétiens à faire de même. En procédure judiciaire depuis avril, il sera jugé en janvier 2022.

Juhana Pohjola est accusé  d’«incitation à la haine contre un groupe qui relève de la section des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité». Rédacteur en chef du site de la mission évangélique luthérienne de Finlande, l’évêque de 49 ans a publié une brochure sur l’homosexualité en 2004. Cette publication est la base des accusations à son encontre. «J’ai refusé de la retirer de notre page web lorsqu’on me l’a demandé durant l’interrogatoire», a précisé Juhana Pohjola à Christian Today. «Nous continuons donc à diffuser cet enseignement.»

«L’objectif principal des chrétiens n’est pas de mener une guerre culturelle»

«Nous devons défendre nos droits fondamentaux et utiliser la liberté d’expression dont nous disposons encore», ajoute l’évêque. Cependant,  l’objectif principal des chrétiens «n’est pas de mener une guerre culturelle, mais de partager la grâce que nous avons en Jésus-Christ», souligne-t-il.

L’évêque dénonce une pression culturelle ambiante à l’encontre des personnes qui ne partagent pas les valeurs LGBT+. Il parle en outre d’autocensure. «Cela nuira à la liberté d’expression et de religion à long terme», déclare-t-il. Il anticipe son jugement comme un précédent qui pourrait fortement influencer les futures décisions de justice dans des cas analogues, où une opinion procédant des valeurs conjugales et sexuelles traditionnelles seraient l’objet d’autres procès.

Une multiplication de ces procédures judiciaires en Occident? 

Ce précédent en Finlande pose question, notamment dans le cadre de la multiplication des procédures législatives en Occident pour mettre un terme aux «thérapies de conversion». Ce concept souvent mal défini dans les textes de loi pourrait cibler tous les documents jugés discriminants pour les minorités sexuelles et groupes de défenses LGBT+. Faut-il s’attendre à une multiplication des procédures judiciaires comme celle subie par le pasteur Juhana Pohjola?

La France est prête à finaliser son texte sur les «thérapies de conversion» auprès du Sénat. Le Royaume-Uni a quant à lui lancé une procédure de consultation, et le Canada s’apprête à trancher sur le sujet.