«La perte d’adhérents est si massive que d’ici 2030, l’Eglise aura été saignée à blanc.» Les deux plus grandes congrégations allemandes en termes de fréquentation, l’Eglise protestante (EKD) et l’Eglise catholique romaine, se vident par millions de membres depuis une dizaine d’années. Deux théologiens ont confié à Jesus.de le 12 décembre leur désarroi quant à cet effritement, et leur anticipation d’un christianisme moins centralisé. En effet, «encore cinq ans, puis le système ecclésiastique s’effondrera», selon Valentin Dessoy, autrement expert en leadership dans l’Eglise. En 2021, l’adhésion aux deux communautés était tombée en dessous de 50% de la population totale pour la première fois.

L’absence de foi personnelle

Dans le sillon du congrès catho-protestant de Bensberg les 7 et 8 décembre, intitulé «Dissolution – Réformer, interrompre, arrêter l’Eglise?» Valentin Dessoy et Birgit Dierks mettent également l’accent sur l’expérience personnelle de la foi, un «facteur décisif dans le système ecclésial» et le «noyau dur» d’une union chrétienne. Le théologien souligne dans cette crise que pour beaucoup de croyants allemands, la vie chrétienne est à l’inverse externalisée. «Au congrès, nous avions une section sur le thème de l’expérience de Dieu. C’était trop personnel pour certains», complète la pasteure auprès de Jesus.de. «Il y a une résistance à rapprocher le niveau professionnel et le niveau personnel» par exemple.

Ni l’un ni l’autre ne compte vraiment sur la vie nationale des Eglises dorénavant. Difficile aussi de représenter tout le monde, même de façon collégiale, sur les questions de mœurs et de société qui s’enchaînent. «La société telle que nous la connaissons a 300 ans. L’Eglise à venir doit intégrer la nouvelle. Cela n’est possible que si elle est en réseau, très décentralisée», d’après Valentin Dessoy. Dans le même temps, la croissance de la minorité évangélique allemande reste stable, comptant environ 3% de la population.

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