Les discriminations en raison de croyances religieuses sont illégales. Pourtant, c’est bien ce qui est arrivé à un homme d’affaires chrétien. Nommé directeur général du club de football australien Essendon AFL, le 3 octobre, Andrew Thorburn a été évincé dès le lendemain. Les médias ont en effet révélé ses liens avec l’Eglise évangélique «Hill on a City» dont il est le président du Conseil d’administration.

Si le titre officiel de son départ, rapporté par le Herald Sun, est une démission, personne n’est dupe. Il a été poussé vers la sortie. L’homme a ainsi perdu son emploi, non pas en raison de ce qu’il a dit ou fait, mais simplement à cause de sa foi. «Il m’est clairement apparu que ma foi chrétienne personnelle n’est ni tolérée ni autorisée sur la place publique, du moins par certains et peut-être par beaucoup», a déploré le principal intéressé sur LinkedIn. Pour certains observateurs, c’est la première fois en Australie que quelqu’un perd son emploi en raison de ses liens avec une Eglise.

Une Eglise opposée à l’avortement

Les médias et le Premier ministre de l’état du Victoria en personne, Daniel Andrews, ont ainsi accusé l’Eglise de faire partie d’une secte. «Hill on a City» est, en réalité, une Eglise anglicane évangélique traditionnelle qui enseigne la Bible. Cette Eglise, comme de nombreuses autres dans le monde, défend donc les valeurs de la famille. Un sermon de 2013, prononcé avant même qu’Andrew Thorburn ne rejoigne la communauté, a été ressorti des archives. Il souligne que l’avortement ainsi que les relations sexuelles hors mariage, y compris homosexuelles, sont mal.

Par les mots de son pasteur principal, Guy Mason, l’Eglise évangélique a manifesté son soutien à Andrew Thorburn. «Il est un leader remarquable. […] Je suis incroyablement reconnaissant envers Andrew pour son courage, son humilité et son amour. C’est un homme de caractère, et je suis inspiré par sa conviction et son intégrité. Ce sont ces traits de caractère qui lui auraient permis d’avoir un grand succès à Essendon», assure le pasteur. «City on a Hill a toujours été à propos de Jésus [qui] invite tout le monde à faire l’expérience de son amour et à marcher dans sa vie», souligne Guy Mason. Sur les réseaux sociaux, certains ont aussi partagé leurs émotions et utilisent le terme de «honteux» pour qualifier le traitement de cet homme.