L’Alliance évangélique d’Espagne (AEE) se montre offensive. Le 10 septembre, elle a adressé un courrier à l’ambassade du Nicaragua à Madrid. L’organisation ibérique y exprime ses inquiétudes, notamment depuis la récente fermeture de l’Alliance évangélique du Nicaragua. «En tant qu’AEE, nous nous sentons très proches des pays hispanophones», débute la lettre ouverte dénonçant la répression exercée depuis plusieurs mois par le président Daniel Ortega envers les Eglises évangéliques et catholiques. «Les droits les plus fondamentaux des individus et des organisations ne sont pas respectés», s’inquiète l’AEE, membre de l’Alliance évangélique européenne et mondiale.

Malgré la récente libération de dirigeants chrétiens américains, le Nicaragua a fermé plusieurs centaines d’Eglises ces derniers mois. «Les arguments avancés pour justifier cela sont fallacieux. Franchement, nous ne croyons pas, d’un point de vue sérieux et raisonnable, que quiconque (y compris vous-mêmes) puisse considérer qu’il existe une base réelle pour agir de la sorte», s’insurge la faîtière ibérique.

«Le premier à souffrir est le pays dans son ensemble»

Soulignant le travail sociétal mené par l’Alliance évangélique du Nicaragua, qui a contribué à l’enrichissement du pays, l’AEE réclame «non seulement que cesse votre harcèlement», mais aussi un retour sur les décisions de fermeture. «Bien que vous ne vous en rendiez pas compte, le premier à souffrir est le gouvernement lui-même et le pays dans son ensemble», estime l’AEE. Elle appelle les dirigeants du pays à «revenir à la raison et se détourner du mal qui souille vos mains» et à se repentir.