Adopté le 7 décembre, la «Koranloven» interdit de brûler, salir, donner des coups de pied publiquement mais aussi de déchirer, couper ou poignarder des textes religieux au Danemark. Désormais, si une personne pose de tels actes sur la Bible, le Coran et la Torah, il risque deux ans d’emprisonnement.

La loi présentée le 25 août dernier a obtenu 94 voix contre 77 au Parlement. «La coalition gouvernementale espère restaurer la confiance avec nombre de pays musulmans, mécontents des autodafés de corans commis dans le royaume scandinave depuis le début de l’année», indique Le Temps. Le ministre de la Justice Peter Hummelgaard a pour sa part affirmé: «Il s’agit avant tout de la sécurité des Danois».

La police dénombre 528 événements durant lesquels des livres religieux ont été brûlés depuis juillet. Si la Suède et la Finlande voisines sont le théâtre de mêmes pratiques et connaissent les mêmes réactions, elles n’ont pas encore légiféré. Les mises à feu et déchiquetages du livre sacré de l’islam ont notamment provoqué plusieurs manifestations dans différents pays musulmans cet été, dont l’incendie de l’ambassade de Suède en Irak. Le ministre mentionne également l’assassinat, en octobre, de deux Suédois à Bruxelles «tués par un Tunisien protestant contre les autodafés en Suède». «La menace terroriste doit être prise au sérieux» et ces gestes visent uniquement à «semer la discorde» selon Peter Hummelgaard.

Une atteinte à la liberté d’expression?

Si cette loi a été adoptée pour «protéger les intérêts et la sécurité nationale», certains y voient une véritable atteinte à la liberté d’expression. Ce concept est particulièrement large dans les pays scandinaves. Parmi eux Inger Stojberg, présidente des Démocrates danois déclare: «On place le Coran au dessus de la Constitution.» Selon elle, son pays «cède aux pressions du Moyen-Orient». Les chrétiens sur place, habitués à cette vision culturelle du religieux, ont tendance à garder le silence lorsqu’il s’agit d’un exemplaire de la Bible.

De façon générale, la population est assez partagée. En effet, 51% des Danois qui se sont positionnés pour ou contre sont favorables à cette nouvelle loi contre 39%, rapporte Le Temps. D’après le ministère de la Justice, huit pays européens possède déjà une loi similaire: l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, l’Estonie, la Finlande, l’Italie, la Pologne et la Roumanie.

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