Alors que la Coupe du Monde de football 2022 commence le dimanche 20 novembre au Qatar, l’ONG internationale Portes Ouvertes tire la sonnette d’alarme. Toutes les Eglises chrétiennes officiellement enregistrées dans l’émirat sont parquées sur un seul site dans la capitale Doha, selon un communiqué du 17 novembre. «Les visiteurs sont encouragés à visiter les musées, les sites historiques et les centres commerciaux du Qatar, mais ils ne seront pas en mesure de se rendre dans une Eglise», explique Anastasia Hartman, porte-parole pour le Moyen-Orient.

Les qataris issus de familles musulmanes n’ont par ailleurs pas le droit de pénétrer dans les locaux du complexe Mesaimeer. Sous la charia, il est en effet interdit de se convertir à une autre religion. Anciennement punis de mort, aujourd’hui «les convertis sont soumis à une pression extrême de la part de leur famille et de la société musulmane». Devenir chrétien entraîne concrètement des problèmes juridiques, la suppression de la garde de ses enfants, la perte des droits sociaux et de la propriété, précise l’ONG d’action pour les chrétiens persécutés.

Les réunions sont interdites ailleurs depuis la pandémie de covid

Cette étouffante privation d’espace date de 2020. Le gouvernement a suspendu à cette date la permission, pour les chrétiens, de se réunir ailleurs que dans le complexe en raison de la propagation du covid. «Plus de cent Eglises n’ont plus été alors autorisées à poursuivre leurs activités. Maintenant que la pandémie s’est calmée, le pays est à nouveau ouvert. Cependant, il n’y a toujours pas de signes indiquant que les Eglises seront autorisées à rouvrir», relate Anastasia Hartman. 

D’autres Eglises existent dans ce petit Etat du golfe Persique (50 fois plus petit que la France), mais elles sont illégales et se cachent. Beaucoup de ces chrétiens sont des immigrés des régions du monde les plus pauvres.