Voici les chantiers du CNEF pour le mandat 2025-2028

Si la matinée de l’assemblée plénière du Conseil national des évangéliques de France, le 5 juin, a été consacrée au sujet des relations à établir et restaurer avec les Eglises des diasporas, l’après-midi a marqué de manière administrative et formelle le début du 6e mandat du CNEF. Sans surprise, le président Erwan Cloarec a été reconduit dans ses fonctions pour un nouveau mandat de trois ans. La composition du Bureau du CNEF a cependant évolué. C’est le cas aussi du Comité d’animation du Pôle œuvres et du Comité représentatif.
Un nouveau membre au Bureau du CNEF
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Au sein du Bureau, Nathan Lambert cède sa place à Rémi Gomez, élu par le Pôle pentecôtistes et charismatiques à cette fonction. Le pasteur de l’Eglise Lumières des Nations à Lyon et apologète reprend également la fonction de secrétaire du CNEF, alors occupée par Nathan Lambert. Lors de l’assemblée plénière, ce dernier a notamment souligné la fierté d’avoir pu contribuer au lancement de la plateforme d’écoute Stop Abus.
Les autres membres du Bureau sont inchangés. Nous avons donc Erwan Cloarec, comme représentant du Pôle évangéliques, également membre de la Fédération protestante de France (FPF), président; Yann Antoine, représentant du Pôle Assemblées de Dieu (ADD), vice-président; Philippe Monnery, représentant du Pôle Réseau fraternel évangélique français (FEF), également vice-président; Rémi Gomez, représentant du Pôle pentecôtistes et charismatiques, secrétaire; et Frantz Galland, représentant du pôle œuvres, trésorier.
Eglises de la diaspora, abus d’autorité et maillage territorial
Dans son discours de clôture de l’assemblée plénière, Erwan Cloarec a esquissé les grands axes de ce deuxième mandat de trois ans, qui se poursuivra jusqu’en 2028. L’accueil des Eglises issues des diasporas, «pour vivre et incarner une Eglise complète en France», sera ainsi un «sujet majeur, à décliner ensemble au niveau national, mais aussi dans les territoires, au plus près du terrain». Un travail de réflexion sera également entrepris sur la vocation, la raison d’être et la place des unions d’Eglises, «à la fois en lien avec les Eglises locales, mais aussi avec le CNEF et le Réseau FEF, sans oublier les œuvres».
Une réflexion pluridisciplinaire sera également menée autour de la question des abus d’autorité dans les Eglises. «C’est un grand sujet et nous devons le prendre à bras-le-corps. (…) Si nous voulons être une Eglise saine, sécure, irréprochable, alors il nous faut aborder cette question des abus d’autorité avec sérieux.» Lors de ce nouveau mandat, le CNEF souhaite «encourager encore davantage nos délégués départementaux à incarner cette mission».
Concernant la posture publique du CNEF et l’engagement des évangéliques dans la société, Erwan Cloarec déclare: «Nous voulons être une présence bienveillante, priante, aimante, servante. Nous voulons faire connaître ce que nous sommes, pour les bonnes raisons. Mais nous ne sommes pas dans une posture de conquête.» Une position assumée dans le texte Ensemble engagés dans la société, né du travail de l’assemblée plénière du 11 juin 2024.
La Commission d’éthique protestante évangélique intègre le CNEF
En lien avec cette réflexion sur la parole publique de la faîtière des évangéliques français, la Commission d’éthique protestante évangélique va devenir la commission d’éthique du CNEF, a annoncé Erwan Cloarec. «C’est une excellente nouvelle: nous aurons désormais une ressource interne, structurée, légitime, pour accompagner notre réflexion éthique. Cette commission sera élargie, pour être représentative de la diversité de nos pôles. Et nous nous réjouissons de pouvoir compter sur des compétences solides, sous la présidence de Marjorie Legendre, professeure d’éthique à la FLTE [Faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine, ndlr].»
Si, dans son histoire, les relations entre le CNEF et la FPF ont pu être mouvementées, Erwan Cloarec souhaite, dans ce mandat, «développer des relations intelligentes, constructives et respectueuses avec la Fédération protestante de France». Saluant le fait d’être désormais identifiés comme des interlocuteurs fiables, aussi bien dans les médias qu’auprès des institutions comme l’Assemblée nationale ou le ministère de l’Intérieur, le président du CNEF révèle travailler à la signature d’une convention avec la Miviludes.
Diversité des ministères et saine gouvernance
La question des ministères «dans toute leur diversité, pour l’Eglise de demain» sera également un des axes du nouveau mandat, avec cette question centrale: «Comment susciter et articuler une diversité de ministères, au service d’un élan missionnel partagé?» Enfin, le CNEF souhaite poursuivre avec une gouvernance saine, toujours plus portée sur la collégialité, «portée par l’Esprit». «Nous voulons continuer dans cette dynamique, pour que nos décisions soient vraiment celles du corps, prises ensemble, dans la prière et le discernement.»
Ce mandat 2025-2028 sera notamment marqué par des temps de succession, avec les départs annoncés de deux piliers de l’équipe des permanents du CNEF: Clément Diedrich, directeur du CNEF qui partira à la retraite en cours de mandat; et Rachel Carlier, directrice du service territoires et développement du CNEF. Cette dernière prendra la présidence de la Fédération nationale des AFP (Associations familiales protestantes), dont elle est aujourd’hui membre du conseil d’administration.