Comme chaque année, le roi d’Espagne a accordé une subvention publique aux juifs, aux musulmans et aux protestants-évangéliques au titre des accords de coopération avec les trois religions minoritaires. Il a signé un décret royal le 16 juillet, approuvé par le gouvernement. D’un montant total de 1 170 623 euros, la subvention est répartie de la manière suivante: Fédération des entités religieuses et Eglises évangéliques (FEREDE, 526 780 euros), Commission islamique (433 130 euros), Fédération des communautés juives (210 712).

L’usage de la subvention est néanmoins strictement réglementé et surveillé. Elle est accordée via la Fondation Pluralisme et Coexistence, dont le parti d’extrême-droite Vox a réclamé la suppression en 2023, avant d’abandonner le projet. Cette aide financière sert à garantir «la mise en œuvre d’actions visant à promouvoir les conditions nécessaires à l’exercice effectif du droit à la liberté religieuse d’une partie de la population espagnole». Autrement dit, cette subvention ne peut servir à financer le culte, l’activité missionnaire ou les actes confessionnels.

Une subvention «rigoureusement» contrôlée

En cas de mauvais usage, l’arrêté royal prévoit «une procédure de remboursement pour les montants qui n’auraient pas pu être dûment justifiés à la suite des différents contrôles», exercés par la Fondation et par un auditeur externe qualifié. La FEREDE déclare accepter et s’imposer «un contrôle rigoureux» tout en taclant le privilège accordé à l’Eglise catholique, la religion majoritaire du pays ibérique. «[Les contrôles] ne sont pas comparables aux exigences laxistes qui affectent l’Eglise catholique espagnole sur l’argent public qu’elle reçoit pour différents concepts», dénonce la Fédération dans un communiqué publié le 19 juillet.

Par exemple, la subvention pourra ainsi servir au financement «d’activités de formation pour les ministres du culte et les professeurs d’éducation religieuse». Un autre usage de cet argent peut être le financement «d’activités d’information, de communication, de sensibilisation et de diffusion qui permettent une meilleure connaissance et favorisent le dialogue et le rapprochement des confessions entre elles et la société». Chaque confession peut aussi utiliser une partie de la subvention pour des conseils juridiques ou administratifs.

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