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Togo: Les évangéliques appellent les députés à «une grande retenue» au sujet du changement de Constitution

Guido Aziadekey, président du Conseil des Cadres Chrétiens Evangéliques Engagés
© Eglise MESA Bè - Guido Aziadekey, président du Conseil des Cadres chrétiens évangéliques engagés
Adoptée le 25 mars, la réforme constitutionnelle fait débat au Togo. Les chrétiens évangéliques ont appelé le parti du président Faure Gnassingbé et les députés togolais à «une grande retenue et à la prise de hauteur».

La nouvelle Constitution du Togo pourrait permettre au président de se maintenir au pouvoir pour une durée illimitée. C’est du moins l’un des principaux arguments de l’opposition et ce que redoutent les chrétiens. Elu pour la première fois en 2005, le président Faure Gnassingbé, actuellement dans son quatrième mandat, a succédé à son père Gnassingbé Eyadéma, décédé après 38 ans de règne. Le Conseil des cadres chrétiens évangéliques engagés (COCACEE) a réagi le 12 avril dans un communiqué.

«Le Conseil appelle le parti au pouvoir et les députés à l’Assemblée nationale à une grande retenue et à la prise de hauteur en considérant l’aspiration normale et légitime du peuple togolais à l’alternance politique après avoir été dirigé pendant plusieurs décennies par le même régime», écrit Guido Aziadekey, président du COCACEE. Ce dernier demande que le peuple soit consulté par référendum pour adopter ce nouveau changement de constitution. L’organisation chrétienne réclame ainsi «l’arrêt du processus de changement constitutionnel en cours».

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Le risque d’une nouvelle crise

Entre 2017 et 2018, le pays a connu une grave crise politique. Des milliers de togolais réclamant le départ du président, une nouvelle constitution a déjà été adoptée en 2019 pour limiter le nombre de mandats présidentiels à deux, sans toutefois que cela soit rétroactif. L’actuel président est donc autorisé à briguer un cinquième mandat en 2025. «Le caractère impopulaire du processus visant à imposer au peuple une nouvelle constitution initiée par une Assemblée nationale illégitime porte le germe d’une crise sociale aux conséquences imprévisibles», s’inquiète Guido Aziadekey.

«Faure Gnassingbé voit bien que le vent tourne […]. Il va avoir bien du mal à justifier sa candidature à un cinquième mandat et cherche par le biais de la nouvelle réforme constitutionnelle à échapper à l’épreuve des urnes en 2025», a dénoncé Nathaniel Olympio, porte-parole du mouvement Touche pas à ma Constitution. Le nouveau texte prévoit en effet que le chef de l’Etat sera élu par l’Assemblée nationale et le Sénat, réunis en congrès, pour un mandat de six ans non renouvelable. Le chef du parti majoritaire au sein de la chambre basse serait ainsi élu président du Conseil, une fonction qui n’est soumise à aucune limitation de mandat.

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