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Suisse: Oui, la foi des chrétiens influence leur réflexion sur la justice sociale et l’environnement

Devant des rangées d'auditeurs assis dans une salle, plusieurs personnes sur une estrade répondent aux questions d'une oratrice qui tient un micro.
© Alliance Presse
Le 6 avril, la quinzième conférence StopPauvreté a réuni plus de 300 participants. Au programme: la présentation des résultats d’une étude, qui devait déterminer si la foi influence le comportement des chrétiens en termes de comportement durable.

Matthieu Dobler Paganoni a été surpris par les résultats. L’enquête scientifique, commandée par l’organisation chrétienne Interaction avec StopPauvreté, avait pour objectif de déterminer si la foi influence le comportement des chrétiens en termes de comportement durable. Le rapport indique plutôt une réponse positive, surtout dans la motivation. Devant plus de 300 personnes réunies à Bienne le 6 avril, le directeur d’Interaction a ainsi déclaré: «Je ne m’attendais pas à une approbation aussi élevée, d’une part au fait que la foi motive à s’engager pour la justice et la durabilité, et d’autre part que l’Eglise doit s’engager dans ce domaine.» D’autant que dans le travail de sensibilisation auprès des Eglises, a-t-il souligné, ces thèmes sont parfois difficiles à aborder dans la pratique. Plus de 2500 chrétiens ont participé à l’étude en Suisse et en Allemagne.

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Peu d’inquiétudes quant au changement climatique

En fil rouge de la journée dans les locaux de l’Eglise Jahu, les résultats ont été longuement discutés et repris dans les ateliers. S’ils n’ont pas été accueillis de la même façon par tous les participants –plusieurs reprochaient notamment dans les formulaires d’évaluation, en fin de conférence, le manque de représentation de certaines démographies– ils ont néanmoins permis des discussions averties et, ce qu’espèrent les organisateurs, des actions concrètes.

Y a-t-il de l’éco-anxiété chez les chrétiens? Pas vraiment. «Soit la foi atténue les inquiétudes, soit il y a plutôt peu d’intérêt pour la problématique, raison pour laquelle on s’en préoccupe moins», a décrypté Tobias Faix, directeur de l’étude «Justice et Durabilité» et professeur de théologie pratique. Il a également noté que les chrétiens jeunes ne sont pas plus préoccupés par le changement climatique que leurs aînés.

Savoir, mais faire?

Dans son discours d’ouverture, le président du Conseil national Eric Nussbaumer avait pour sa part attiré l’attention sur l’importance du fossé à combler entre «ce que l’on sait» et «ce que l’on fait» -le Knowledge-Action Gap. Un encouragement à l’audience à aligner son comportement à ses valeurs, notamment en termes de durabilité et d’écologie. Et pour la partie pratique, le repas de midi a justement permis une brève contribution à l’abolition de ce fossé, étant donné que c’est la boulangerie Ass-Bar de Bienne qui a fourni les repas : elle récolte quotidiennement les produits invendus d’autres boulangeries et les revend à un prix moindre, dans le but d’éviter le gaspillage de nourriture.

Nouveauté cette année: une formule bilingue, puisque toutes les interventions étaient directement traduites dans les casques, de l’allemand au français et vice-versa. Si la grande majorité du contenu transmis depuis le micro était en allemand, les ateliers de l’après-midi permettait aux participants un équilibre entre les offres dans les deux langues.

Dans l’après-midi, de brèves interventions d’environ sept minutes ont permis une grande variété de sujets abordés et de pistes à explorer. Les discours francophones ont été portés par Steve Tanner, président de l’association chrétienne de préservation de l’environnement A Rocha Suisse et par Christine Volet-Stercks, porte-parole de l’Armée du Salut et présidente de Christian Public Affairs.

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