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France: Le médecin chrétien Vincent Rébeillé-Borgella questionne l’absence des pères dans les débats sur l’IVG

Vincent Rébeillé-Borgella
© DR - Vincent Rébeillé-Borgella
A la suite d'un article d’Evangéliques.info traitant du projet de loi relatif à l’inscription de l’IVG dans la Constitution, Vincent Rébeillé-Borgella, médecin généraliste chrétien, a envoyé un courrier à la rédaction.
Charlotte Moulin

Faisant suite à notre article du 23 février, en lien avec l’inclusion d’une garantie de clause de conscience pour les soignants dans le projet de loi visant à constitutionnaliser l’IVG, le médecin généraliste chrétien Vincent Rébeillé-Borgella a fait part de plusieurs de ses réflexions à la rédaction. Le texte de loi est soumis au vote des sénateurs aujourd’hui et le médecin drômois relève notamment l’absence totale, dans les débats en cours, de la mention des pères et des enfants à naître, «deux acteurs essentiels oubliés».

«Si l’IVG est constitutionnalisée, ne doivent-ils pas être concernés par une évolution législative?», questionne l’auteur du Petit manuel d’éthique pratique et de Un médecin face à la peur de la mort (éd. Clé). Vincent Rébeillé-Borgella observe par ailleurs, au terme d’une carrière d’une quarantaine d’années, qu’il n’a presque jamais vu de pères lorsqu’il a été consulté dans le cadre d’un projet d’IVG. En raison du rôle inhérent à ces derniers dans la conception d’un enfant, il soulève l’idée «d’inscrire dans cette loi la responsabilité du concepteur et pas simplement le droit de celle qui a conçu». «Ne serait que par respect de la femme», souligne-t-il.

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«Une vie qui ne peut s’exprimer pour elle-même»

Une autre question, «si difficile et complexe qu’elle en est trop souvent ignorée» selon lui, est qu’il n’existe pas de consensus scientifique, juridique ni spirituel sur le moment exact où commence la vie. Il décrit néanmoins la grossesse comme «le développement continu, dans le corps maternel, de cellules dont la finalité est d’aboutir un jour à la naissance d’un petit être. L’interruption volontaire de grossesse interrompt ce processus continu depuis la conception. Elle concerne donc tout autant le corps de la femme que cette vie –réelle? potentielle? en devenir?– mais vie quand même.»

Une vie qui se développe mais ne peut s’exprimer pour elle-même. «Qui prendra la défense de ce mouvement de vie que certains ne peuvent ou ne veulent définir?», poursuit Vincent Rébeillé-Borgella. «N’est-ce pas au législateur, au nom de la défense des plus fragiles, de ceux qui ne peuvent parler, pourtant porteurs d’une promesse d’humanité qui a déjà commencé à se manifester? Faudra-t-il aller jusqu’à inscrire dans la constitution le droit à vivre de tout enfant conçu?»

Rédigé par Charlotte Moulin, relu par Geoffrey Leplang

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