Le nombre de chrétiens évangéliques n’appartenant à aucune dénomination ni Eglise augmente au Brésil. Au nombre de 9 millions en 2010, les «desigrejados» (sans Eglise) seraient 20 millions aujourd’hui, selon certains analystes interrogés par Protestinfo le 29 mars. L’instrumentalisation des croyances évangéliques durant les dernières campagnes présidentielles a exacerbé le phénomène.

Le conservateur d’extrême-droite Jair Bolsonaro, finalement battu par le travailliste Luiz Inácio Lula au second tour le 30 octobre 2022, avait notamment le soutien de nombreux pasteurs. Plusieurs d’entre eux, parmi les plus médiatiques, ont cherché à orienter les votes en sa faveur dans leurs communautés. Durant plusieurs mois, les discordes, la colère et les séparations se sont enchaînées autour des préférences politiques. Dans les Eglises, beaucoup de ceux qui comptaient voter à gauche ont aussi gardé un silence prudent. Lula avait lui aussi, dans une moindre mesure, tenté d’avoir l’appui d’évangéliques renommés.

Un autre facteur qui pousse ces chrétiens à se désaffilier de tout serait l’argent. Un problème apparu dès les années 1990 avec le déversement de la théologie de la prospérité depuis les Etats-Unis, observe un autre pasteur dans les colonnes de Protestinfo. Par endroits, ne pas donner la dîme empêcherait Dieu d’entendre les prières.

De nombreux groupes d’évangéliques non ecclésiastiques ont en conséquence émergé. Ils se rassemblent sur internet ou en présentiel autour de la Bible et de la foi, pour une vie communautaire en dehors de toute institution.

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