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France: 800 000 soignants attestent que la société «demande la vie»

Une dame âgé, couchée sur un lit d'hôpital, semble attendre
© Istock
«La demande de la société vis-à-vis des professionnels de soin est avant tout une demande de maintien en vie.» 800 000 soignants ont publié un texte de «réflexions éthiques» le 16 février, en vue d’une potentielle légalisation de l’euthanasie.
Evangéliques.info

Treize organisations, représentant 800 000 professionnels de la santé, ont publié un texte de «réflexions éthiques» le 16 février, avec plusieurs exemples concrets. Ceux-ci illustrent en partie le fait que «l’ensemble des professionnels interrogés refusent catégoriquement la démarche euthanasique». Au milieu des débats actuels sur la fin de vie, ils sont ainsi plus des deux tiers des soignants français à assurer, dans l’avis Donner la mort peut-il être considéré comme un soin? , que «la demande [de la société] vis-à-vis des professionnels de soin est avant tout une demande de maintien en vie».

Au plus fort de la pandémie de Covid-19, ils déclarent par exemple avoir reçu un «message fort», «quand l’ensemble des citoyens consentait collectivement à renoncer à un vaste ensemble de libertés fondamentales (liberté de travailler, liberté de se déplacer, liberté de se réunir) pour limiter la propagation du virus» et sauver des vies.

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Secourir le suicidaire contre sa volonté

Une demande collective de vie qui trouverait son «illustration paroxystique» lors de la prise en charge d’une personne après une tentative de suicide. «Le mandat donné par la société aux soignants est de prendre en charge la personne pour lui permettre de recouvrer un état de santé permettant le maintien en vie, manifestement contre sa volonté», appuient-ils. Les signataires précisent en outre que les demandes «d’en finir» constituent, précisément, une large part du travail médical d’accompagnement des personnes en fin de vie et en soins palliatifs, pour ajuster les soins souvent de façon holistique afin qu’elles n’éprouvent plus ce désir.

La légalisation de l’euthanasie est néanmoins en marche

«La volonté individuelle est par définition changeante, spécialement lorsque la personne est confrontée à un pronostic vital engagé à moyen ou court terme», expliquent-ils par ailleurs. «Il est fréquent qu’une même personne exprime des souhaits contradictoires à quelques journées d’intervalle, dans la même journée ou au cours d’une même conversation.»

Cette prise de position reste ignorée là où l’on en parle le plus actuellement. Après trois mois de travaux et de débats, la 6e session de la Convention citoyenne sur la fin de vie s’est en effet achevée le 19 février par un vote, formel, en faveur d’une évolution de la loi vers l’aide active à mourir. Sur les 184 citoyens tirés au sort pour y participer, 72 % se sont prononcés en faveur du suicide assisté, et 66 % en faveur de l’euthanasie. Une position qui devrait peser lourd pour des législations à venir.

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