La situation financière de l’Eglise protestante de Genève (EPG) reste particulièrement difficile. Les dons, son seul moyen de financement, sont en recul de 40% par rapport à la moyenne des six dernières années, relevait Joël Rochat, trésorier, auprès du Temps le 11 octobre. «Et le fléchissement continue.» L’EPG a en effet dépensé 9,1 millions de francs en 2021 pour payer ses salariés, ce qui équivaut aux trois quarts de son budget. Or cette année, les dons ne lui en rapportent plus que 8,7 millions.

Une tendance nationale depuis 2010

Cette baisse constante du nombre de membres et des moyens financiers n’est pas un cas isolé parmi les Eglises réformées de Suisse, y compris dans les cantons où elles reçoivent des subventions de l’Etat -outre les fruits du controversé impôt ecclésiastique. Cet été, les comptes de l’Eglise évangélique réformée de Bâle-Ville indiquait ainsi une perte de 1,4 million de francs sur l’année 2021. Les paroissiens vieillissent, et sont de moins en moins remplacés. Un rapport présenté en mars dernier aux Eglises historiques montrait une cassure à partir de 2010. La dépendance est donc de plus en plus marquée envers les donateurs extérieurs, avec des besoins de plusieurs dizaines de milliers de francs par an.

L’Eglise protestante d’Allemagne connaît la même dynamique, et enregistre encore davantage de départs volontaires de paroissiens. Entre 2020 et 2021, elle a perdu 2,5% de ses adhérents. 71% d’entre eux ont déclaré que payer la taxe d’Eglise, qui a cours outre-Rhin, leur déplaisait. Les responsables ont également mis au jour une absence d’attachement personnel, et des milliers de décès dus au covid. Les stratégies de baptêmes de masse, pour gagner de nouveaux membres, n’ont pas l’effet escompté.

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