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Ukraine: Un prêtre libéré par les forces russes raconte la torture en captivité

Vasyl Verozub
© Société Odessa (Суспільне Одеса) / YouTube - Vasyl Verozub
Vasyl Verozub, prêtre à Odessa, a été enfermé plus de deux mois dans un centre de détention en Russie au printemps dernier. Capturé lors d’une mission en mer Noire, il a expliqué les suspicions des soldats russes et les violences qu’il a subies.

Le prêtre aumônier orthodoxe Vasyl Verozub a été libéré le 6 mai par les forces russes, au bout de 68 jours de captivité. Plusieurs mois après les tortures qu’il a subies au centre de détention provisoire de Stary Oskol (Russie), il a donné son témoignage aux médias ukrainiens Gazeta.ua et Suspilne.

Une mission apolitique en temps de guerre

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Recteur de la cathédrale Holy Trinity à Odessa, il faisait partie de l’équipe humanitaire ukrainienne qui s’est rendue le 26 février sur un navire vers l’Île aux Serpents, en mer Noire. Sa mission, avec deux coéquipiers pasteurs, était de recueillir les corps de treize soldats morts et de deux civils restés sur l’île, pour les ramener à leur famille. Le bateau a alors été intercepté.

Au départ, «les soldats russes pensaient que nous étions une sorte d’unité spéciale qui devait reprendre l’Île aux Serpents. Quand ils ont découvert que nous étions en fait des aumôniers, […] ils ont demandé: “A quoi servent vos fonctions d’aumôniers, à quoi servent vos Eglises si ce n’est pas pour travailler avec [le Service de sécurité de l’Ukraine]?”» relate Vasyl Verozub.

Les croyances chrétiennes n’étaient pas en cause

A Stary Oskol, le prêtre se souvient notamment des raffales de coups au quotidien, de la faim, de la soif et de la torture par électrocution. Les prisonniers étaient enfermés dans des cellules de deux mètres et demi sur quatre sans eau ni toilettes, à des températures de 7 à 8 degrés. Vasyl Verozub précise que tous les prisonniers étaient traités de la même manière dans le camp. «C’est de la torture pour la torture. Non pas parce qu’ils ont besoin d’obtenir des informations, non, c’est parce que vous êtes ukrainien.» Cependant, prier n’était pas interdit.

«Il n’est pas bon de se réjouir du chagrin de quelqu’un d’autre. Mais nous sommes dans un état de guerre intense. Et tout ce qui contribue à réduire la puissance et la capacité de combat de l’ennemi est positif pour nous», exprime-t-il par ailleurs. «La mort est un problème. Mais je ne veux pas que mes enfants (ouailles) meurent.» Sa libération s’est faite durant un échange de dix Russes contre dix Ukrainiens. De retour à Odessa, Vasyl Verozub projette de vouer sa vie à l’aumônerie militaire.

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