Les atteintes à la liberté religieuse augmentent, mais l’Inde refuse d’y accorder du crédit. Le ministère fédéral de l’Intérieur indien voit plutôt des chiffres «trompeurs», rapportait Hindustan Times le 16 août. Selon lui, les dénonciations auraient pour objectif de «créer des troubles dans tout le pays et peut-être d’obtenir de l’aide de l’extérieur pour se mêler des affaires intérieures de notre nation». Les faits s’expliqueraient par ailleurs aussi par la criminalité, sans facteur religieux. Par ces déclarations, il répond ainsi à une pétition lancée par des groupes chrétiens réclamant une enquête sur les attaques croissantes à leur encontre et demandant la protection de la police pour les lieux de culte.

2021, «l’année la plus violente» en Inde

2021 a été «l’année la plus violente», envers les croyants, de toute l’histoire du pays, selon un rapport de l’United Christian Forum (UCF). L’organisation de défense des Droits de l’homme a dénombré 486 incidents violents contre des chrétiens, et seulement 34 plaintes officielles. Entre janvier et mai 2022, l’UCF a déjà enregistré 207 cas de violences contre cette minorité.

Avec seulement 2,3% de la population chrétienne, l’Inde montre depuis des années une hostilité grandissante envers les minorités religieuses. Les lois anti-conversion se multiplient dans les états. «Elles ne sont pas un moyen de protéger la liberté religieuse, mais plutôt un mécanisme permettant au gouvernement d’opprimer et de punir les minorités religieuses», déclare Jeff King, président d’International Christian Concern. Onze états sur vingt-huit ont ainsi déjà légiféré sur la question. A très forte majorité hindoue (80%), l’Inde est ainsi classé, par Portes Ouvertes, au 10e rang des pays où les chrétiens sont les plus persécutés depuis l’index 2019.