Le juge a relevé l’absence de preuves à charge. Ce 28 février, la Cour d’appel de Téhéran a rendu une décision assez rare. Neuf chrétiens iraniens ont en effet été acquittés. «Une sentence de condamnation pénale exige une certitude judiciaire et des preuves concluantes de culpabilité», a déclaré le juge. «Des citoyens ne peuvent pas être condamnés sur la base de spéculations.» L’un d’entre eux, Matthias, est toujours incarcéré. Il risque une peine de 6 ans d’emprisonnement dans une autre accusation liée à sa foi, indique Portes Ouvertes.

«Aucune preuve de crime»

La Cour d’appel a relevé la loyauté de ces neuf hommes envers leur foi -signe de sincérité- et leur patrie. «Selon les enseignements du christianisme, ils ont adoré et loué dans l’Eglise de maison. Il n’y avait aucune preuve de crime d’action contre la sécurité du pays». Le 3 novembre 2021, la Cour suprême d’Iran avait par ailleurs estimé que «prêcher simplement le christianisme» ne constituait plus une atteinte à la sécurité nationale, et l’affaire prenait un tournant positif.

Cette victoire judiciaire ne fait pas oublier la forte persécution, notamment envers les fidèles qui ne sont pas nés dans une famille chrétienne. Le 29 janvier 2022, le tribunal a ordonné à dix anciens musulmans convertis de suivre des cours de rééducation islamique. «D’autres décisions et de nouvelles accusations démontrent le manque de cohérence de la justice iranienne. Rien ne garantit que d’autres affaires similaires tourneront en faveur des chrétiens», pointe l’ONG Portes Ouvertes. Elle classe d’ailleurs l’Iran au 9ème rang des pays où il est le plus difficile d’être chrétien dans le monde. L’organisme appelle à la prière pour que de «nombreuses autres décisions de justice établissent une jurisprudence favorable aux chrétiens».