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Hongrie: Une association évangélique perquisitionnée

Vue sur la cour intérieure d'un cloître depuis une fenêtre.
© Magyarországi Evangéliumi Testvérközösség - Eglise évangélique de la Fraternité, Budapest
Les bureaux d'une association évangélique de Budapest, autrefois reconnue comme Eglise, ont été perquisitionnés le 21 février sous des accusations de fraude fiscale. Une longue affaire entre le premier ministre Viktor Orbán et son ancien pasteur Gábor Iványi.

Le premier ministre hongrois Viktor Orbán veut régler ses comptes avec son ancien pasteur, le méthodiste Gábor Iványi. Lundi 21 février, une opération de grande envergure a ainsi été menée dans les locaux de l’ancienne Eglise évangélique de la Fraternité de Budapest, du refuge pour sans-abris, de l’hôpital et du collège théologique qui en dépendent. Ces perquisitions s’inscrivent dans le cadre d’une enquête pour «fraude budgétaire à grande échelle», relaye Hungary Today. La brigade a saisi des ordinateurs ainsi que des documents.

Le gouvernement reproche à l’association, qui a déjà été destituée de son statut juridique d’Eglise en 2011, de ne pas avoir réglé toutes les charges sociales dues. L’Eglise serait ainsi redevable de 156 millions de forints, en plus d’une amende de 90 millions de forints (742 000 de dollars en tout). Depuis 2011, les chrétiens ne sont par ailleurs plus autorisés à faire des offrandes par chèque à la communauté.

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«Le démocrate qu’il était autrefois a trahi tout ce qu’il représentait»

L’Eglise se défend, et rappelle que le gouvernement a cessé, en septembre, de verser les aides financières qu’il accordait jusque là pour les services sociaux. Depuis 1989, la congrégation offrait, grâce à cette subvention, de la nourriture, des soins de santé, ainsi qu’une assistance juridique et un travail social aux personnes en situation de précarité. Gábor Iványi, qui est également un ancien député libéral, a déclaré pour sa part à l’agence de presse indépendante Telex que le gouvernement devait environ 12 milliards de forints (36 millions de dollars) à l’association. «C’est plus que suffisant pour payer la facture fiscale», selon Gábor Iványi.

«Le démocrate qu’il était autrefois a trahi tout ce qu’il représentait avant», déclare encore Gábor Iványi à la presse locale, au sujet de Viktor Orbán. «Il était courageux et pur dans sa parole. Je n’aurais pas pu imaginer que cet homme, qui semblait être la figure emblématique du désir de liberté du drapeau, ruinerait deux décennies plus tard tout ce pour quoi nous nous sommes battus ensemble.» L’association évangélique compte 18 000 membres et 40 000 soutiens financiers. Elle emploie 1000 personnes.

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