«Il est de notre devoir de nous tenir aux côtés de la communauté évangélique hongroise, j’ai donc participé ce matin au culte dominical de l’Eglise de la Fraternité», a déclaré le maire de Budapest Gergely Karácsony le dimanche 5 septembre. Lors du culte, l’édile a remis le titre de citoyen d’honneur de la ville au pasteur méthodiste Gábor Iványi, actif dans l’aide aux sans-abris. Ce dernier, ancien député libéral, connu pour son opposition à Viktor Orbán, Premier ministre de Hongrie, est harcelé par les autorités, rapporte Le Courrier d’Europe centrale. 

Son œuvre sociale est ainsi la cible du gouvernement. Au mois de juin, le secrétaire d’Etat Zoltán Maruzsa a notamment informé Gábor Iványi que le ministère des Ressources humaines ne signerait pas de contrat avec les Frères évangéliques hongrois pour la prochaine année scolaire. Une décision qui met en péril ses écoles à destination des enfants défavorisés, souligne Le Courrier d’Europe centrale.

Une amende de plus de 700 000 euros

Au mois de février, l’administration fiscale avait infligé à l’Eglise de la Fraternité (Magyarországi Evangéliumi Testvérközösség) une amende de 246 millions de HUF, soit plus de 700 000 euros. En 2011, déjà, une loi ôtait à la communauté évangélique de Gábor Iványi son statut d’Eglise reconnue par l’Etat, la privant de subventions publiques.

Vengeance personnelle

Pour le pasteur, cette campagne de harcèlement administratif contre son Eglise est une «vengeance personnelle» de Viktor Orbán. Un avis que partage Gergely Karácsony, le maire écologiste de centre gauche de Budapest. «Cette affaire (…) s’inscrit dans la démocratie chrétienne du Fidesz où l’Etat essaie de rendre impossible ceux qui travaillent pour la mission la plus noble : soutenir les déchus et les défavorisés.»