Pakistan: Le gouvernement rejette la loi contre les conversions forcées
La loi contre les conversions forcées au Pakistan a été rejetée le 13 octobre par une commission parlementaire. Ces conversions forcées touchent notamment les jeunes filles chrétiennes et hindoues, issues des minorités religieuses. Le texte, jugé «non islamique», ne sera donc pas présenté au Parlement, rapporte Le Monde dans un article du 15 octobre.
Chaque année dans le pays, elles sont environ 1000 à être capturées, converties à l’islam et mariées sous la contrainte. La plupart sont mineures, et sont mariées à des hommes mûrs. Celles qui réussissent à s’échapper témoignent de viols, d’assujettissement total, voire de torture et de prostitution forcée, selon Le Monde.
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«Aucune loi anti-islamique»
Le ministère pakistanais des Affaires religieuses et de l’Harmonie interconfessionnelle avait déjà rejeté la loi à la fin du mois de septembre. Le ministre Noor-ul-Haq Qadri avait déclaré, lors de cette décision, que le texte «se [heurtait] à la charia islamique». Imran Khan, premier ministre, avait également affirmé que son gouvernement ne voterait aucune loi anti-islamique. Le rejet de cette loi va cependant directement à l’encontre de la Constitution pakistanaise, dont l’article 20 interdit les conversions religieuses forcées
«Le rejet du projet de loi par la commission parlementaire reflète clairement la volonté politique du gouvernement de ne pas s’occuper de la sécurité et de la protection des non-musulmans au Pakistan», constate Michelle Chaudhry, présidente de la Cecil & Iris Chaudhry Foundation, ONG qui lutte contre les injustices.