La patriarche de l’Église orthodoxe d’Érythrée Abune Antonios a été placé sous résidence surveillée. Il était déjà interdit de diriger son Église et confiné à des fonctions cérémonielles. Le Saint Synode orthodoxe d’Érythrée est provisoirement dirigé par un laïc obéissant aux ordres du gouvernement. Ce dernier a convoqué deux synodes, dont le dernier le 20 janvier dernier, afin de nommer un nouveau Patriarche. De telles gestes constituent des violations du Droit Canon, la loi ecclésiastique orthodoxe, selon lesquelles elles ne peuvent être prises que par le clergé. Le patriarche Antonios avait déjà excommunié en retour tous ceux qui avaient consigné son ordre de déposition.
Depuis son ordination en avril 2004, Abune Antonios avait à plusieurs reprises critiqué la politique religieuse répressive du gouvernement, notamment l’emprisonnement de prêtres.
L’éviction d’Abune Antonios est la dernière d’une longue liste d’interférences du gouvernement dans les affaires religieuses du pays. Les Église libres ont souffert bien plus encore que l’Église orthodoxe officielle, puisque l’an dernier, pas moins de 2500 fidèles et responsables ont été emprisonnés, souvent dans des conditions de détention terribles.