Le sacrifice du gendarme Arnaud Beltrame, qui a pris la place d’une otage lors de l’attentat de Trèbes dans l’Aude le 23 mars, et a été mortellement blessé, a bouleversé les Français. Pour le père Jean-Baptiste, qui l’accompagnait dans sa préparation au mariage, ce geste n’était pas uniquement l’accomplissement d’un devoir militaire et patriotique. «Il me semble que seule sa foi peut expliquer la folie de ce sacrifice qui fait aujourd’hui l’admiration de tous,» a confié le prêtre sur Facebook. «Il savait comme nous l’a dit Jésus, qu' »Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jean 15 verset 13).»
Lors de la messe en hommage aux victimes le surlendemain du drame, le Dimanche des Rameaux, l’évêque de Carcassonne a également fait le parallèle entre la Croix du Christ et le sacrifice d’Arnaud Beltrame. Dans l’Eglise bondée, l’évêque a proclamé qu’«une vie donnée ne peut pas être perdue. Elle nous appelle à croire en la vie qui est plus forte que la mort», d’après le journal La Croix.
Dans son post, le père Jean-Baptiste a également évoqué le cheminement spirituel d’Arnaud Beltrame: «Intelligent, sportif, volubile et entraînant, Arnaud parlait volontiers de sa conversion. Né dans une famille peu pratiquante, il a vécu une authentique conversion vers 2008, à près de 33 ans.»
Cette conversion a donné une autre dimension à son patriotisme, d‘après le prêtre: «Passionné par la gendarmerie, il nourrit depuis toujours une passion pour la France, sa grandeur, son histoire, ses racines chrétiennes qu’il a redécouvertes avec sa conversion.»
«En se livrant à la place d’otages, il est probablement animé avec passion de son héroïsme d’officier, car pour lui, être gendarme voulait dire protéger,» ajoute le prêtre. Cependant, croit-il, «seule une foi chrétienne animée par la charité pouvait lui demander ce sacrifice surhumain.»
Comme le Arnaud Beltrame était inconscient, le père Jean-Baptiste n’a pas pu le marier religieusement à l’hôpital. Il lui a toutefois administré la bénédiction des malades et le sacrement apostolique, en présence de Marielle, avec qui le gendarme était déjà marié civilement.