Matthieu Koumarianos en détention provisoire: Perspectives et le CNEF réagissent
Perspectives, l’union d’Eglises évangéliques à laquelle était rattachée l’Eglise My Gospel Church dont Matthieu Koumarianos était le pasteur, a réagi à son placement en détention provisoire le 6 novembre.
«Comme indiqué dans le communiqué de presse paru la semaine dernière dans Réforme, un juge d’instruction a décidé, après enquête, de mettre en examen Matthieu Koumarianos pour quatorze chefs d’accusation, des faits de nature pénale», a souligné Patrice Niveaux, président de Perspectives dans un communiqué daté du 12 novembre. Plusieurs plaintes avaient été déposées par des femmes et des hommes pour agressions sexuelles, viol avec abus d’autorité, sujétion…
Publicité
«Une décision forte qui souligne la gravité des faits reprochés»
«Le juge a donc considéré qu’il existe des indices graves et concordants selon lesquels Matthieu Koumarianos aurait commis les infractions pénales qui lui sont reprochées. Après la saisine d’un juge des libertés et la détention, il a également été placé en détention provisoire et est actuellement incarcéré. C’est une décision forte qui souligne la gravité des faits reprochés, passibles de peines d’emprisonnement», poursuit Patrice Niveaux.
Il précise que si la détention provisoire permet notamment de répondre aux nécessités de l’enquête et d’empêcher toute pression sur les victimes et les témoins, l’ex-pasteur de Perspectives reste présumé innocent «jusqu’à ce qu’il soit jugé et dispose de voies de recours contre les décisions judiciaires prises à son encontre».
Ecarté pour faute morale grave
Patrice Niveaux a rappelé que Perspectives avait mis fin au ministère de Matthieu Koumarianos le 6 décembre 2024 pour «faute morale grave, avec effet immédiat», 24 heures après la réception de deux témoignages.
Une décision alors motivée par des raisons d’éthique et de déontologie. «Nous voulions également empêcher toute nouvelle intervention de Matthieu Koumarianos afin de protéger nos Eglises et les victimes, libérer la parole et faciliter l’ouverture d’une enquête», a ajouté Patrice Niveaux.
Soutien aux personnes affectées
Par la voix de son président, l’union d’Eglises salue «le courage de toutes les personnes qui ont osé témoigner et déposer plainte» et souhaite «réaffirmer son soutien aux personnes affectées et son intransigeance face à tous types d’abus au sein de nos Eglises».
Le président de Perspectives l’assure, son union coopère en toute transparence avec la justice dans le cadre de cette affaire. «Nous voulons garantir un cadre sûr et respectueux à toutes celles et ceux qui fréquentent nos Eglises. L’union continuera de faire preuve de fermeté et de responsabilité face à toute situation d’abus.» Il invite les membres des Eglises à persévérer dans la prière pour toutes les personnes affectées et leurs familles.
Le CNEF souligne l’importance de la libération de la parole
Dans une lettre à ses membres envoyée le 14 novembre et signée par son président Erwan Cloarec, le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) a réagi. En tant que principale organisation représentative des Eglises et œuvres évangéliques du pays, le Conseil a relayé le communiqué de Perspectives, tout en soulignant l’importance des témoignages.
«Aujourd’hui, le CNEF et Perspectives encouragent vivement toute personne à parler; qu’elle ait été témoin ou victime de comportements inappropriés de la part de Monsieur Koumarianos, tout en rappelant le respect de la présomption d’innocence et des voies de recours dans cette affaire. Elles peuvent se manifester auprès du service d’écoute Stop Abus (contact@stop-abus.fr). Dans ces circonstances difficiles, il est essentiel que la parole soit libérée et que toutes les personnes qui disposeraient d’informations utiles à l’enquête puissent se manifester.»
Une interview d’Erwan Cloarec, président du CNEF, dans une perspective générale sur plusieurs affaires de violences sexuelles sera publiée dans le numéro de décembre de Christianisme Aujourd’hui.