«Gaza est mort pour nos péchés»: Un message chrétien emblématique de Marseille détourné
Le message «Christ est mort pour nos péchés», visible depuis l’autoroute A7 à l’entrée de Marseille, a été vandalisé dans les premiers jours d’octobre. Le mot «Christ» a été remplacé par «Gaza», transformant ainsi la phrase, fresque figurant sur l’un des murs extérieurs d’une Eglise évangélique arménienne, en une interpellation géopolitique.
Cette inscription monumentale, peinte en grandes lettres blanches sur fond bleu, fait partie du paysage marseillais depuis près de 70 ans. Considérée comme faisant partie intégrante du patrimoine de la cité phocéenne, elle est bien connue des locaux et chère au cœur des habitants de Saint-Antoine, quartier où se situe l’église construite dans les années 1930. «Cela a certainement été fait dans le week-end [du 4 au 5 octobre]. Bien sûr, ça ne laisse pas indifférent, mais ça ne m’ébranle pas, ni ne m’émeut plus que ça», a confié Jean-Louis Kérimian, ancien de l’Eglise, à La Provence. Quelques jours après, elle a tout simplement été refaite. Ce n’est en effet pas la première fois qu’elle est détériorée d’une manière ou d’une autre.
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«On ne peut pas effacer la croyance de l’autre pour exprimer la sienne»
Dans un communiqué, le pasteur Hagop Koujikian, de l’Eglise évangélique arménienne de Valence (Drôme), avait réagi avec émotion à cet acte. Pour lui, le message est avant tout «un message de foi, de paix et d’espérance», et la dégradation qu’il venait de subir ne pouvait pas être pris à la légère: «Ce geste, loin d’être anodin, nous attriste profondément», a-t-il exprimé. Selon le pasteur, la souffrance ne justifie pas une atteinte portée à la foi d’autrui. «Nous comprenons la douleur de ceux qui souffrent dans le monde, notamment à Gaza, et nous prions pour la paix et la justice pour tous», poursuit-il. «Mais (…) on ne peut pas effacer la croyance de l’autre pour exprimer la sienne.» Il ajoute plus loin: «Ce genre d’acte ne construit pas la paix; il l’abîme. Il ne rapproche pas les peuples; il creuse les divisions.»
En Palestine, la situation humanitaire demeure dramatique. De plus, les villes sont détruites les unes après les autres par les forces israéliennes, tandis que les Palestiniens sont «invités» à s’exiler. Selon le ministère de la Santé de Gaza, durant les deux dernières années, 65 000 personnes ont été tuées et 166 000 blessées.
Vous pourrez retrouver la riche histoire de cette inscription, accompagnée d’anecdotes, dans le numéro de la revue Christianisme Aujourd’hui de novembre!