Bombardement mortel d’une église à Gaza: le pape appelle à un cessez-le-feu
Au lendemain d’une frappe de l’armée israélienne sur l’église catholique de la Sainte-Famille à Gaza, qui a coûté la vie à trois personnes et fait plusieurs blessés, le pape a reçu un appel du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou ce vendredi 18 juillet. Lors de cet échange téléphonique, Léon XIV a «réaffirmé l’urgence de protéger les lieux de culte et surtout tous les fidèles et toutes les personnes en Palestine et en Israël», annonce le Vatican dans un communiqué, cité par l’Agence France-Presse.
Le pape a par ailleurs «renouvelé son appel à redynamiser les négociations afin de parvenir à un cessez-le-feu et à la fin de la guerre» tout en exprimant «sa préoccupation face à la situation humanitaire dramatique de la population de Gaza, dont le prix déchirant est payé en particulier par les enfants, les personnes âgées et les malades», rapporte le Vatican.
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Le complexe abritait 600 réfugiés, dont des enfants
Un pan du toit de l’église de la Sainte-Famille – dont le complexe abritait près de 600 réfugiés, dont des enfants – a été pulvérisé le 17 juillet au matin, par un tir d’un char de l’armée israélienne. L’édifice se situe dans le quartier de Zeitoun de Gaza-ville. Les victimes étaient Najwa Abu Daoud, Saad Issa Kostandi Salameh et Foumia Issa Latif Ayyad, selon le Patriarcat latin de Jérusalem. L’église accueillait à la fois des chrétiens et des musulmans, dont des enfants handicapés, d’après le directeur par intérim de l’hôpital al-Ahli, Fadel Naem, où ont été admis les blessés.
Dans un communiqué, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a déclaré qu’Israël «regrett[ait] profondément qu’un tir perdu ait atteint l’église». L’armée reconnaît une «erreur», tandis que le ministère des affaires étrangères israélien a affirmé qu’Israël «ne vis[ait] jamais» de sites religieux dans la bande de Gaza, et qu’une enquête était ouverte. «Ce que nous savons avec certitude, c’est qu’un char a frappé directement l’église. L’armée israélienne dit par erreur mais nous n’en sommes pas sûrs», a déclaré de son côté à Vatican News le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem. «Il est trop tôt pour tirer des conclusions. Nous devons comprendre ce qui s’est passé, ce qu’il faut faire, en particulier pour protéger notre peuple, et bien sûr veiller à ce que de telles choses ne se reproduisent plus», a poursuivi le cardinal.
Visite à Gaza des autorités religieuses
Ce dernier s’est rendu à Gaza ce vendredi accompagné du patriarche grec orthodoxe de Jérusalem Théophile III en tant que membres d’une délégation ecclésiastique, pour exprimer «la sollicitude pastorale partagée des Eglises de Terre sainte et leur préoccupation pour la communauté de Gaza».
La frappe sur l’église a suscité une vague d’indignation autant parmi les chefs religieux que parmi les dirigeants politiques. «Dans une unité inébranlable, nous dénonçons fermement ce crime. Les lieux de culte sont des espaces sacrés qui doivent être protégés», ont déclaré les patriarches et chefs des Eglises de Jérusalem, dénonçant une «attaque odieuse», «un affront à la dignité humaine, un piétinement du caractère sacré de la vie humaine et une profanation d’un lieu saint». Ainsi, la France, l’Italie ou encore le pape Léon XIV ont fermement condamné ce bombardement.
«Ces attaques sont intolérables, il est temps que le carnage à Gaza cesse», a écrit sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, rappelant que l’église est placée sous la «protection historique» de la France. «Les attaques contre la population civile menées par Israël depuis des mois sont inacceptables», a déclaré la Première ministre italienne, Giorgia Meloni. «Aucune action militaire ne saurait justifier une telle attitude.»