Mobilisation pour Shagufta Kiran, chrétienne condamnée à mort pour un message sur WhatsApp

Triste reconnaissance pour Shagufta Kiran, qui appelle néanmoins à l’action. L’agence de presse évangélique suisse IDEA et la Société internationale pour les droits de l’homme (SIDH) ont désigné cette chrétienne pakistanaise «Prisonnière du mois de mars 2025». La mère de famille a été condamnée à mort pour blasphème en septembre 2024 par un tribunal d’Islamabad. Puisque la peine doit être appliquée à l’issue de sept années de détention, depuis, elle attend dans une prison de la province du Pendjab.
Interpeller en haut lieu
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IDEA et la SIDH n’en restent cependant pas là. Les deux instances appellent la population à écrire des lettres au président pakistanais Asif Ali Zardari, en lui demandant de faire «tout ce qui est en son pouvoir» pour faire libérer Shagufta Kiran et pour la mettre, elle et sa famille -qui encourt toujours le risque d’être lynchée, selon le média- à l’abri. «Ceci s’accompagne d’une demande de prier pour la personne condamnée. Elle a simplement exercé son droit à la liberté de religion.»
Shagufta Kiran a été arrêtée le 29 juillet 2021 pour avoir partagé, dans un groupe sur WhatsApp, un contenu jugé offensant à l’égard de Mahomet, prophète de l’islam. Connue pour exprimer sa foi sur différents réseaux sociaux, la quadragénaire n’a pas nié avoir publié le message en question, mais elle affirme qu’elle n’en est pas l’auteure et qu’elle l’a partagé sans le lire. Son avocat a indiqué au Morning Star qu’elle prévoit de faire appel. En effet, l’espoir subsiste auprès des tribunaux supérieurs: plusieurs affaires similaires ont abouti à des décisions favorables en seconde instance. Par ailleurs, un jeune homme de 18 ans tombé sous le même chef d’accusation à trois reprises a obtenu récemment une deuxième ordonnance de libération.