Pakistan: Une chrétienne condamnée à mort pour avoir partagé du contenu «blasphématoire»
Une chrétienne de 40 ans a été condamnée à mort le 18 septembre au Pakistan en vertu des lois sur le blasphème. Shagufta Kiran avait été arrêtée le 29 juillet 2021 à Islamabad pour avoir partagé du contenu insultant à l’égard de Mahomet, prophète de l’islam, dans un groupe WhatsApp. Durant son procès étalé sur trois ans, elle a attendu le verdict qui s’accompagne par ailleurs d’une amende de 300 000 roupies, dans un pays où le salaire mensuel médian s’élève à environ 70 700 roupies.
Publicité
Condamnation puis acquittement, un refrain judiciaire
La plainte contre cette mère de famille a été déposée par un homme nommé Shiraz Ahmed Farooqi, co-administrateur du groupe virtuel en question. Shagufta Kiran avait en effet l’habitude de partager sa foi sur différents réseaux interconfessionnels. Elle n’a pas nié qu’elle avait posté le message incriminant, mais elle assure «qu’elle (n’est) pas l’auteur du contenu et qu’elle l’avait transmis dans le groupe WhatsApp sans le lire», a déclaré son avocat Rana Abdul Hameed, à Morning Star News. Sa cliente et lui comptent faire appel, a-t-il précisé, et elle espère une issue positive via les tribunaux supérieurs. Effectivement, il y a de quoi espérer au vu des antécédents judiciaires autour de l’article 295-C de la loi pakistanaise, législation sous laquelle le verdict a été prononcé.
«Si vous examinez tous les cas de l’article 295-C, les tribunaux de première instance ont tendance à condamner les accusés même si les charges retenues contre eux sont très faibles» explique Rana Abdul Hameed, avant de compléter: «Si vous analysez tous les cas de l’article 295-C, vous constaterez (aussi) que toutes les condamnations prononcées par les tribunaux de première instance sont annulées par les tribunaux supérieurs.»