Le 6 septembre dernier, le Tchadien Daniel Bourdanné, secrétaire général de l’International fellowship of evangelical students (IFES, la Communauté internationale des étudiants évangéliques) de 2007 à 2019, est décédé à l’âge de 64 ans des suites d’un cancer à Swindon, en Angleterre. Il laisse derrière lui son épouse Halymah et ses quatre enfants.

Figure marquante du monde protestant évangélique africain, celui qui était aussi formé en philosophie et biologie -sa thèse de doctorat portait sur le mille-pattes- a été un pionnier dans l’édition chrétienne en Afrique à travers Africa Speaks, une organisation de promotion de la littérature chrétienne africaine. 

Lors de son mandat de douze ans en tant que secrétaire général de l’IFES, il a plaidé pour l’inclusion des voix minoritaires et pour une évangélisation holistique qui tienne compte des réalités sociales. Dans son discours de fin de mandat, en 2019, il a souligné l’importance d’élargir les perspectives de l’IFES au-delà de la «pensée unique», appelant à reconnaître les voix africaines.

«Nos actes parlent plus que nos paroles»

Bien qu’il ait davantage contribué à la promotion de la littérature qu’à la rédaction, Daniel Bourdanné a néanmoins publié plusieurs titres, notamment L’Evangile de la prospérité, une menace pour l’Eglise en Afrique (éd. Presses bibliques africaines).

Son engagement se révélait également dans son plaidoyer pour une prise en compte des injustices sociales en général, exhortant les chrétiens à agir. En 2006, de passage à Genève, il avait interpellé son audience lors du culte annuel inter-Eglises du Réseau évangélique de Genève: «A quoi sert la ferveur africaine du dimanche si les démons de la corruption, des conflits et des génocides ressurgissent de plus belle dès le lundi? A quoi servent en Europe nos cultes et nos prières si nos vies restent guidées par la recherche du profit maximum et si nos Eglises restent divisées?» Et de rendre les Européens attentifs à l’injustice: «Nos actes parlent plus que nos paroles. Il faut que les victimes de l’injustice voient l’engagement des chrétiens occidentaux dans ce domaine.»