Il n’y avait plus que 18,6 millions de membres de l’Eglise protestante d’Allemagne (EPA) au 31 décembre 2023, sur près de 84 millions d’habitants. L’EPA a publié le 1er mai des chiffres jugés inquiétants, notamment parce que le pays est historiquement un vivier du protestantisme. La congrégation a de fait perdu 593 000 membres au cours de l’année dernière. Pour la deuxième année consécutive, le nombre de personnes quittant l’Eglise (380 000) a en outre été supérieur au nombre de décès de croyants (340 000). Les 140 000 personnes baptisées et les 20 000 nouveaux entrants dénombrés n’ont pas permis d’éviter cette baisse d’un niveau record. Environ 22% de la population allemande serait ainsi encore membre d’une des vingt Eglises régionales protestantes.

Des raisons financières

En perte de vitesse depuis plusieurs années, malgré des tentatives créatives d’attirer de nouveaux publics comme les récents cultes avec des musiques de Taylor Swift, l’Eglise traverse une crise majeure, accentuée par la révélation de nombreux abus. Le 26 janvier, un rapport a estimé à plus de 9 300 le nombre de victimes potentielles de violences sexuelles sur mineurs dans l’EPA.

Qui dit moins de membres, dit également moins de recettes. En effet en Allemagne, l’Eglise est financée par l’impôt ecclésiastique, payé par chaque croyant affilié. En 2023, les recettes ont diminué de 5,3% par rapport à l’année 2022 et rapportent désormais 5,91 milliards d’euros. «Nous devenons une Eglise plus petite et plus pauvre, nous devons faire face à ce fait», a admis l’actuelle présidente du conseil de l’EPA Kirsten Fehrs, relayée dans Jesus.de. Néanmoins, la dirigeante veut rester positive: «Même avec moins de membres, notre tâche reste de plaider pour la charité, l’humanité et la transmission de la foi chrétienne», a-t-elle affirmé.

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