Kenya: Un pasteur autoproclamé jugé pour «terrorisme» après le décès de centaines de fidèles

«Cruauté sur enfant», «homicide involontaire» et «terrorisme», voilà trois des dix chefs d’accusation auxquels le gourou Paul Nthenge Mackenzie et 94 autres accusés font face. Jugé dans un tribunal de Mombasa au Kenya, le pasteur autoproclamé a cependant plaidé «non coupable».
Le 14 avril 2023, le responsable de «l’Eglise internationale de Bonne Nouvelle» est arrêté à la suite de témoignages inquiétants de voisins de la forêt de Shakahola non loin du littoral. Dans les mois qui suivent, la police exhume alors des dizaines, puis des centaines de corps. Le bilan de l’affaire glace le sang. Selon Le Monde, ce sont plus de 429 personnes et au moins autant de disparus qui ont payé le prix fort d’un «jeûne extrême» dans le but de «rencontrer Jésus». Parmi les victimes, on compte 191 mineurs.
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Eglises en roue libre
Dans ce pays d’Afrique de l’Est où le christianisme est la religion principale, les dérives religieuses sont monnaie courante. De nombreuses communautés fleurissent sans réel contrôle des intentions des fondateurs qui sont classés comme «évangéliques» et les tentatives de régulation n’aboutissent souvent pas. Malgré les promesses d’une plus grande fermeté de la part de l’administration de William Ruto, lui-même chrétien, «le gouvernement kényan n’a toujours pas formulé de nouvelles pistes politiques de lutte contre les sectes», indique le correspondant du quotidien français.
>> Kenya: L’Alliance évangélique africaine remet une Bible au président William Ruto