France: Les Églises arméniennes unies face au «nettoyage ethnique» de l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh
Ils attendent «des actes forts» de la communauté internationale. L’archimandrite Krikor Khachatryan, primat du diocèse de France de l’Église Apostolique arménienne, Elie Yeghiayan, évêque de l’Éparchie Sainte-Croix des Arméniens Catholiques, et le pasteur évangélique Joël Mikaelian font front commun depuis le 19 septembre.
Dans un communiqué qu’ils ont tous trois signé le 21 septembre, ils ont dénoncé l’action militaire sanglante azérie dans le Haut-Karabakh, territoire indépendant depuis 1991, mais contesté où vivent de nombreux Arméniens. Selon le gouvernement arménien, plus de 42500 des 120 000 chrétiens orthodoxes ont fui la région et trouvé refuge dans le pays.
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Une menace pour la paix internationale
Les mots des trois dirigeants religieux sont forts. Ils dénoncent «un plan d’extermination» et de «nettoyage ethnique» entrepris par l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh, non seulement depuis le 19 septembre, mais aussi depuis des années. «Son allié et complice est la Turquie de Erdogan. Tous deux sont des fauteurs de guerre qui menacent non seulement l’existence de l’Arménie et du peuple arménien, mais également la paix internationale», alertent les trois hommes.
Ils réclament ainsi «une condamnation forte et sans équivoque», des sanctions internationales, l’envoi d’une «force internationale d’interposition» et d’une «véritable aide internationale». De plus, ils désirent la mise à l’étude par l’ONU de la procédure de sécession-remède pour le Haut Karabakh.
La France partagée
En France, la Ministre des affaires étrangères a apporté son soutien à la communauté arménienne. Le 26 septembre, Catherine Colonna a déclaré: «L’abandon de l’Arménie par la Russie et la complicité de la Russie avec les opérations militaires engagées par l’Azerbaïdjan rendent encore plus nécessaire une action diplomatique internationale». Néanmoins, aucun Etat membre de l’ONU n’a reconnu à ce jour l’indépendance de ce territoire qui fait officiellement partie de l’Azerbaïdjan.
Le 25 novembre 2020, le Sénat français a pourtant voté une proposition de résolution appelant à la reconnaissance de la République du Haut-Karabagh. Toutefois, cela en est resté là. En octobre 2022, le sénateur Roger Karoutchi (LR) a invité «la diplomatie française à ne peut plus parler d’une voix dissonante», assurant que «le discours flou du Gouvernement à ce sujet compromet les relations avec nos partenaires arméniens».
