Suisse: CSI appelle le Conseil fédéral à prendre des mesures pour protéger les chrétiens arméniens du Haut-Karabakh
«Il existe un danger réel que cette guerre marque une nouvelle étape du génocide arménien si les grandes puissances et les acteurs régionaux n’agissent pas rapidement de manière appropriée». Telle est l’affirmation de John Eibner, directeur de Christian Solidarity International (CSI) dans une lettre adressée à Ignazio Cassis, ministre suisse des affaires étrangères.
L’organisation de défense des droits de l’homme demande au Conseil fédéral de prendre des mesures urgentes en réponse à l’offensive militaire actuelle de l’Azerbaïdjan, la Turquie et des djihadistes syriens contre le Haut-Karabakh, une enclave autonome peuplée de chrétiens arméniens.
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La crainte d’un nouveau génocide
L’attaque lancée par l’Azerbaïdjan le 27 septembre a touché des zones civiles, dont la capitale du Haut-Karabakh Stepanakert. Et par l’entremise de la Turquie, des djihadistes venus de Syrie sont présents sur le terrain pour se battre. Seule l’Arménie voisine est intervenue pour secourir le Haut-Karabakh.
Dans son communiqué, CSI rappelle que les chrétiens arméniens ont été victimes d’un génocide de 1915 à 1923 et qu’au début des années 1990, l’Azerbaïdjan a tenté de «nettoyer» ethniquement le Haut-Karabakh des Arméniens. «Quand le président de l’Azerbaïdjan dresse la population de son pays sur la télévision nationale contre les Arméniens en les qualifiant de «chiens», nous pouvons être sûrs que les conditions pour un génocide sont sur le point d’être réunies», a relevéJohn Einer dans son courrier à Ignazio Cassis.
Interdire l’exportation de matériel militaire
Le directeur de CSI enjoint donc la Suisse à «donner une haute priorité à la prévention d’un génocide et à la protection de la population civile», ainsi que d’accélérer l’acheminement de l’aide humanitaire, alors que des milliers de civils sont déjà déplacés. Egalement à interdire toute exportation de matériel militaire vers la coalition anti-arménienne.
Par ailleurs, en vue d’une sortie de l’impasse politique du statut du Haut-Karabakh, John Eibner appelle le Conseil fédéral à reconnaître le droit des peuples de la région à l’autodétermination. Une position que la Suisse avait soutenue dans le cas du Kosovo, au lendemain de son conflit ethnique (1998-1999).
Le 5 octobre, John Eibner avait également écrit une lettre ouverte à Donald Trump sur le même sujet.