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États-Unis: John MacArthur et son Église évangélique dans le trouble après les révélations de Christianity Today

John MacArthur, environ 70 ans, prêche derrière un pupitre. Concentré, il explique quelque chose, les bras étendus vers sa droite, mains ouvertes.
© Wikimedia Commons - John MacArthur
Le 16 février, Christianity Today a révélé des pratiques pastorales douteuses dans la méga-Eglise de Los Angeles. Plusieurs femmes, victimes de violences conjugales, auraient été menacées d'excommunication si elles ne retournaient pas chez leur mari.
Evangéliques.info

Une femme, du nom d’Eileen Gray, est la principale citée par cette enquête. En 2002, elle aurait fait appel au conseil des anciens de l’Eglise évangélique de Los Angeles dans l’espoir de trouver un soutien pour elle et ses enfants, alors mineurs, face à la violence de son mari David, enseignant dans la communauté entre 1994 et 2001. Au lieu de la protéger, les anciens de Grace Community Church (GCC) lui auraient alors dit de retourner dans son foyer en la menaçant de l’excommunier. Elle a alors fait le choix de quitter l’Eglise et de dénoncer les comportements de son mari aux autorités. Celui-ci a été condamné en 2005 à vingt ans de prison pour violence domestique, abus sexuels et maltraitance d’enfants.

L’enquête de Christianity Today, publiée le 16 février, se base ainsi sur plusieurs témoignages. Hohn Cho, membre du conseil des anciens de l’Eglise jusqu’en mars 2022, aurait été l’un des seuls à réagir. «Il n’est pas trop tard pour « rendre justice » même à ce stade tardif, près de 20 ans plus tard», a-t-il défendu lors de la parution de l’article de la journaliste Julie Roys il y a un an. Au lieu de l’écouter, les anciens de l’Eglise n’auraient pas réagi. Le pasteur John MacArthur (83 ans), dont le ministère est connu aux Etats-Unis et au delà des frontières, lui aurait alors dit de «l’oublier». Le responsable a ainsi été contraint de démissionner et de quitter la communauté. Malgré d’autres appels à changer d’attitude, l’homme a finalement pris la parole dans le média américain.

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Le conseil pastoral dénonce des «mensonges»

Sollicité par nos confrères, la méga-Eglise évangélique de Los Angeles n’a pas répondu avant la parution de l’article. Face aux vives réactions suscitées par l’enquête, un communiqué a néanmoins été publié sur leur site Internet. «Les anciens de Grace Church ne discutent pas publiquement des détails qui ressortent des cas de conseil et de discipline», se défend le conseil pastoral. Il précise: «Nous ne répondons pas aux attaques, mensonges, fausses déclarations et accusations anonymes. […] Des myriades de membres de Grace Church qui ont demandé conseil à notre Eglise témoigneront que les accompagnements qu’ils reçoivent sont bibliques, caritatifs, attentionnés et libérateurs».

De plus en plus d’Eglises, aux Etats-Unis, mais aussi en France et en Suisse, s’engagent contre les violences conjugales. Longtemps resté tabou dans les Eglises, ce sujet est au cœur de l’actualité depuis quelques années. Aussi bien chez les catholiques que les protestants, la libération de la parole est nécessaire pour que justice soit rendue. «Il est temps que les violences conjugales soient dénoncées avec clarté et sans ambiguïté », a déclaré en novembre 2020 Nicolas Farelly, alors rédacteur en chef des Cahiers de l’Ecole Pastorale. Il est aujourd’hui président de la Fédération des Eglises évangéliques baptistes de France. Par ailleurs, le CNEF a lancé le service d’écoute et d’assistance Stop Abus en septembre 2022. Deux mois plus tard, 27 fédérations d’Eglises ont signé la nouvelle charte du Réseau évangélique suisse contre les comportements transgressifs.

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