Un maître de conférences en Ancien Testament à la faculté de théologie protestante de Strasbourg fait l’objet d’une procédure judiciaire pour viol, violences conjugales psychologiques, diffamation et harcèlement moral, rapportait Rue89 Strasbourg le 7 février. Deux de ses ex-compagnes et anciennes étudiantes ont en effet déclaré au média alsacien avoir porté plainte contre lui en 2021 et 2022, à Sélestat (Bas-Rhin) et à Pau (Pyrénées-Atlantiques). Des informations confirmées par un membre de l’équipe enseignante qui connaît les victimes, contacté par Evangéliques.info le 25 février. La seconde plaignante, maintenant divorcée, a été mariée au professeur et a eu une petite fille avec lui en 2019, tandis qu’ils vivaient dans le sud-ouest de la France.

Huit victimes de gestes déplacés

Le quadragénaire aurait également entretenu, entre 2009 et 2019, des relations sentimentales avec plusieurs autres étudiantes, aujourd’hui trentenaires. Huit anciennes élèves témoignent également de situations gênantes, de remarques sur leur apparence physique ou de gestes déplacés. Certaines disent aussi avoir reçu des propositions de relations sexuelles de la part de l’enseignant. Ces comportements ont, pour leur part, finalement été signalés à l’université par le Collectif de lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur (Clasches) en décembre 2021.

Lancement d’une procédure disciplinaire

L’intéressé a envoyé un droit de réponse récemment publié par 89Rue Strasbourg. Sans contester toute la responsabilité de l’accusé, l’entourage du professeur s’insurge par ailleurs contre une action agressive de ce collectif féministe, qui mènerait une «campagne de règlement de comptes et de destruction de la personne de l’accusé».

Sans donner plus de détails, la porte-parole de l’université pour cette affaire, Régine Hunziker-Rodewald, affirme pour sa part qu’une procédure disciplinaire est en cours d’instruction au sein de l’établissement concernant ces huit femmes. S’il est dispensé de donner des cours depuis septembre 2022, le maitre de conférences a cependant encore toute liberté d’aller et venir dans les locaux. Le Clashes, qui décrit une «lenteur assassine» de l’université, craint que des témoins subissent des pressions de sa part pour se taire.

Article mis à jour le 27 février 2023