Le 31 mai, la Cour d’appel d’Helsinki a annoncé la réouverture du procès contre Päivi Räsänen, suite au recours de la procureure, qui a soumis un nouveau texte à charge de 26 pages. L’ancienne ministre de l’Intérieur, chrétienne luthérienne et députée du parti démocrate chrétien, avait été acquittée de tous les chefs d’accusation qui pesaient contre elle le 30 mars. 

Elle était en effet accusée, depuis 2019, d’incitation à la haine envers les personnes homosexuelles. L’enquête avait ainsi commencé à cause de plusieurs tweets qu’elle avait postés, peu avant la marche des fiertés LGBT, où elle citait la Bible et questionnait l’Eglise évangélique luthérienne de Finlande. La justice a finalement jugé que ces propos relevaient de la liberté d’expression et de religion.

Suite à cet acquittement, Païvi Räsänen, «reconnaissante d’avoir eu cette chance de défendre la liberté d’expression», se disait déjà prête à aller plus loin, et jusqu’à la Cour européenne des Droits de l’homme. «La victoire que nous avons remportée devant le tribunal de district aurait été suffisante, mais les acquittements des juridictions supérieures ont une signification plus large», a-t-elle aussi déclaré dans un communiqué le 1er juin. «L’extension du procès permettra l’ établissement d’un précédent juridique sur la liberté d’expression et de religion à partir d’un tribunal supérieur. Cela servirait alors de guide juridique concernant toute accusation similaire à l’avenir», anticipe-t-elle. Le procès de cette médecin de formation, âgée de 62 ans, pourrait commencer à l’automne, voire en 2023. Elle a le soutien de nombreux chrétiens et d’associations défendant les libertés dans le monde.