Après deux ans d’absence dus au covid, le traditionnel dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) s’est tenu à Paris le 24 février. L’organe a pour mission de «porter vers les pouvoirs publics les inquiétudes et les préoccupations des Français juifs». Il se mobilise notamment contre l’antisémitisme. Pour cette soirée, le premier ministre Jean Castex a remplacé le président de la République. Emmanuel Macron était en effet retenu à Bruxelles pour gérer le conflit Ukraine-Russie.

« Effacer la part de judéité est inacceptable »

Lors de sa prise de parole, Jean Castex a réaffirmé sa conviction de toujours. «Jérusalem est la capitale éternelle du peuple juif», lance le dirigeant. Longuement applaudi par l’auditoire, le premier ministre français a enchaîné: «Il est inacceptable d’effacer la part de judéité (des populations)». Une référence directe adressée aux institutions telles que l’ONU, qui a voté en décembre dernier une résolution niant le lien entre le peuple juif et le Mont du Temple. «Cela n’empêche en rien de reconnaître et de respecter l’attachement d’autres religions à cette ville», poursuit-il. «Tous les citoyens ont compris que leur seule espérance est la paix ensemble.»

A quelques semaines de l’élection présidentielle, cette soirée avait un fort accent politique. Les candidats Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Valérie Pécresse étaient présents. Toutefois, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour n’étaient pas invités. «Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour multiplient les polémiques sur le dos des juifs. […] Quant à Marine Le Pen, ses tentatives de dédiabolisation ne trompent personne», affirme Francis Kalifat, président du CRIF. L’institution juive appelle même à «faire barrage à tous les candidats d’extrême gauche et d’extrême droite.»