Le 29 janvier, la Cour suprême du Pakistan décidera si elle accepte d’instruire un appel contre sa propre décision d’acquitter Asia Bibi. C’est ce qu’a annoncé l’avocat qui a lancé ce recours.
Selon le quotidien la Croix du 24 janvier, il est toutefois très peu probable que la Cour suprême se déjuge «la décision d’acquittement ayant été rédigée de manière détaillée par le juge Asif Saeed Khosa, un expert en justice criminelle, qui entre-temps est devenu lui-même le président de la Cour suprême. Le juge Khosa sera l’un des trois juges qui se prononceront le 29 janvier».
Si la procédure d’appel est invalidée, plus rien ne retiendra Asia Bibi et sa famille au Pakistan.
Depuis son acquittement le 31 octobre 2018, et sa libération le 8 novembre, la mère de famille chrétienne vit sous haute protection dans un lieu tenu secret. Sa vie est menacée par les extrémistes musulmans, qui n’ont pas accepté le verdict de la Cour suprême et provoqué des troubles pendant trois jours dans le pays.
Plusieurs pays occidentaux se sont proposés pour accueillir Asia Bibi ou sont en discussion avec Islamabad sur ce sujet.
Pour rappel, Asia Bibi a été la première femme condamnée à la pendaison en vertu de la loi anti-blasphème pakistanaise. Elle a passé près de 10 ans dans le couloir de la mort. A son instar, une quarantaine de personnes condamnées pour blasphème se trouvent dans ce même couloir, selon une commission internationale pour la liberté religieuse.