Samedi 23 octobre, le Parlement irakien a profité de la discussion autour de l’organisation municipale pour promulguer par surprise l’adoption d’une loi interdisant l’alcool dans tout le pays.
Alors que se mène aujourd’hui une grande opération d’offensive pour libérer Mossoul, cette loi vise directement et principalement les chrétiens, analyse le «Times». En effet, en rendant illégales l’importation, la production et la vente de boissons alcooliques, cette nouvelle législation en vient à rendre impossible la célébration de la Sainte-Cène. Le délit encouru va jusqu’à une amende maximale de 25 millions de dinar irakiens, soit près de 19 000 euros.
Le député chiite Mahmoud al-Hassan a ainsi motivé cette décision: «Cette loi est nécessaire pour préserver l’identité de l’Irak en tant que pays musulman.»
Pour leur part, les élus chrétiens au Parlement irakien, puisqu’il y en a, qualifient la loi « d’injuste et d’anticonstitutionnelle », affirmant qu’elle a été introduite subrepticement dans un projet de loi sans que les députés en aient été avertis. Au départ, il ne s’agissait que de réfléchir à imposer de nouvelles taxes sur les magasins et les restaurants vendant de l’alcool. Ils disent vouloir porter l’affaire devant la Cour fédérale.
Aujourd’hui, 16 pays dans le monde sont sous le régime d’une restriction de l’alcool, mais seule une poignée impose activement une interdiction totale, parmi lesquels l’Arabie Saoudite, la Libye et le Koweït.