Au Pakistan, les vies d’Asia Bibi et de nombreux chrétiens accusés de blasphème sont en jeu. Le 25 novembre, Shahbaz Bhatti, haut dirigeant chrétien et président de l’Alliance de toutes les minorités au Pakistan, a pu s’entretenir avec le président Asif Ali Zardari, notamment sur l’affaire Asia Bibi et sur les lois anti-blasphème.
Le président pakistanais a convenu que ces lois ont été appliquées de façon abusive pour régler des inimitiés personnelles et des conflits. Il a ajouté que ces lois «vagues et ouvertes» ont été abusivement utilisées contre les minorités religieuses.
Pour réviser ces lois, beaucoup critiquées, le président a demandé à Shahbaz Bhatti de constituer un comité. Celui-ci sera composé de représentants de toutes les tendances politiques, de responsables musulmans et chrétiens et des toutes les minorités religieuses du pays.
Concernant Asia Bibi, Shahbaz Bhatti a fait savoir au président que l’enquête menée par son équipe « Fact Finding Team» a conclu à l’innocence de la mère de famille. Toute l’affaire a été montée par des fondamentalistes musulmans nourrissant une haine contre les chrétiens. Le ministre des minorités a présenté au président un rapport et des déclarations des témoins occulaires.
Pour sa part, le président a promis qu’il interviendrait auprès de la Cour Suprême si le cas d’Asia Bibi était différé et que sur la base du rapport, il lui accordait son pardon. Mais il a démenti avoir court-circuité le processus judiciaire et l’avoir gracié sous la pression occidentale.