Cérémonie d’hommage à Charlie Kirk: deux visions du pardon
«Père, pardonne leur!» La réaction d’Erika Kirk, la veuve de Charlie Kirk, influenceur évangélique conservateur proche de Donald Trump, a fait le tour du monde et a été largement relayée dans les médias et sur les réseaux sociaux. Le 21 septembre, lors de la cérémonie en hommage à son mari, assassiné sur un campus le 10 septembre, la jeune mère de famille a déclaré devant les 60 000 personnes réunies dans un stade de l’Arizona et en mondovision «pardonner» au meurtrier, Tyler Robinson.
Dans son discours, très émue, elle a ainsi témoigné de sa foi chrétienne. «Cet homme, ce jeune homme, je lui pardonne. Je lui pardonne parce que c’est ce que le Christ a fait et ce que Charlie aurait fait. Le réponse à la haine n’est pas la haine.»
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En contraste avec la déclaration de la veuve de Charlie Kirk, le président Donald Trump a confessé pour sa part avoir du mal à pardonner. Il a ainsi affirmé que l’homme de 31 ans était un «martyr», et a accusé la gauche radicale d’être indirectement responsable de son assassinat. Il a ajouté: «Il ne détestait pas ses adversaires, il voulait le meilleur pour eux. C’est là que je ne suis pas d’accord avec Charlie. Je déteste mes adversaires et je ne veux pas le meilleur pour eux, désolé.»
«Immortalisé»
Stephen Miller, proche conseiller du président étatsunien, a de son côté livré un discours enflammé dans lequel il s’est adressé à ses «ennemis», avertissant ses adversaires politiques que l’héritage de Charlie Kirk avait été «immortalisé». Il n’a pas hésité à utiliser les expressions «nous contre eux», plaçant la droite du côté de «l’humanité».
Un bon nombre de personnes présentes dans le stade portaient des casquettes Make America great again (MAGA). La base du mouvement MAGA est principalement composée de membres de la classe moyenne blanche. Ces derniers estiment souffrir du déclin économique et social du pays. Ce mouvement est à la fois composé de chrétiens et/ou de nationalistes qui se retrouvent sur certains points, mais dont des divergences en termes de valeurs peuvent se manifester. Cela peut être le cas comme ici sur la question du pardon. Lors du premier mandat de Donald Trump, certaines mesures très controversées comme la question des séparation des familles d’immigrants ou encore sur l’asile des chrétiens fuyant la persécution dont ils étaient victimes dans leurs pays avaient déjà mis au jour ces divergences.
Ombeline Peigné et David Métreau