La Convention baptiste du Sud échoue (encore) à interdire le ministère pastoral aux femmes

L’Eglise baptiste de Saddleback fondée par Rick Warren a été évincée en 2023 par la Convention baptiste du Sud parce qu’elle permettait à Stacie Wood – épouse du pasteur – d’enseigner et d’être appelée «pasteure». Toutefois, le 11 juin, la Convention a une nouvelle fois manqué d’adopter une motion visant à interdire le ministère pastoral féminin, révélant une ligne de fracture importante dans la dénomination. En effet, un texte similaire avait déjà été rejeté l’année précédente, comme le souligne The Christian Post.
Malgré 60,74% des voix «pour», la motion portée par Juan Sanchez a échoué, puisqu’elle n’a pas réussi à recueillir deux tiers (66,7%) des suffrages. «Le but de cette motion est simplement d’apporter une aide en clarifiant ce que la foi et le message baptistes disent déjà concernant la fonction de pasteur», a défendu le pasteur d’Austin (Texas) avant le scrutin. Sa motion visait ainsi à modifier la Constitution de la Convention afin d’y inclure que les Eglises membres n’aient «que des hommes comme pasteur ou ancien, selon les qualifications des Ecritures». Ce principe a pourtant été unanimement adopté par le Séminaire théologique du Sud fin 2022, mais peine toujours à convaincre l’ensemble des Eglises de l’association.
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En France, une acceptation plus large chez les baptistes
En France, la FEEBF (Fédération des Eglises évangéliques baptistes) a accepté le ministère pastoral féminin au début des années 2000, après l’adoption d’un un vœu adopté lors du Congrès de Lognes en 1997, suivi d’un temps de réflexion et débats les années suivantes, rappelle le site Servir Ensemble. L’association éponyme a été lancée en 2020 dans le but de défendre l’égalité entre femme et homme dans l’Eglise. A l’initiative: la pasteure baptiste Joëlle Sutter-Razanajohary, rejointe par Marie-Noëlle Yoder, enseignante et directrice du Centre de formation du Bienenberg, puis par «une équipe solide».
L’AEEBLF (Association des Eglises évangéliques baptistes de langue française), autre grande faitière, laisse pour sa part le choix à ses Eglises membres. Dans un article sur leur site internet, Marc Schöni, pasteur à Court, explique que «sur la question de l’ouverture du ministère pastoral aux femmes comme aux hommes, l’engagement mutuel concernant notre “Vivre ensemble”, adopté par l’assemblée générale de l’AEEBLF de septembre 2012, prévoit que chaque Eglise locale se détermine elle-même sur la question, ceci “avec une grande prudence fraternelle” du fait de la diversité des convictions dans notre Association d’Eglises.»