Fusillade à Washington: un Juif messianique et sa compagne tués

Yaron Lischinsky et Sarah Milgrim, deux employés de l’ambassade israélienne, ont été tués le 21 mai lors d’une fusillade à l’extérieur du musée juif de Washington, aux Etats-Unis. Avant de déménager aux Etats-Unis en 2022, Yaron Lischinsky fréquentait l’Eglise Melekh HaMelakhim (Roi des rois) de Jérusalem, selon un missionnaire travaillant en Israël contacté par Evangeliques.info.
Deux bâtisseurs de ponts
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Né en Allemagne, Yaron Lischinsky a émigré en Israël à l’âge de 16 ans. Après avoir servi dans l’armée israélienne, il a étudié les relations internationales à Jérusalem et obtenu un master en diplomatie. A l’ambassade d’Israël aux Etats-Unis, il était assistant de recherche au département politique de l’ambassade israélienne. Engagé dans les enjeux du Proche-Orient, il défendait la coopération régionale et les accords d’Abraham. Sur son profil LinkedIn, il affirmait: «Je crois que l’élargissement de la paix avec nos voisins arabes et la poursuite de la coopération régionale sont dans le meilleur intérêt de l’Etat d’Israël et du Moyen-Orient», rapporte Le Figaro. Il se disait également attaché au dialogue interreligieux.
Sarah Milgrim, citoyenne américaine «de confession juive» (selon Le Figaro), travaillait au département de la diplomatie publique de l’ambassade israélienne depuis novembre 2023. Diplômée en affaires internationales et en développement durable, elle alliait engagement écologique, paix interreligieuse et diplomatie. Elle a notamment travaillé pour l’ONG israélo-palestinienne Tech2Peace, où elle s’est consacrée à la recherche sur la consolidation de la paix. Sur son profil LinkedIn, elle affirmait que sa «passion se situe à l’intersection de la consolidation de la paix, de l’engagement religieux et du travail environnemental». Elle souhaitait dédier sa vie à construire des ponts entre les communautés. Selon l’agence Reuters, le jeune couple, sur le point de se fiancer, fréquentait occasionnellement la synagogue du rabbin Levi Shemtov à Washington.
Des meurtres antisémites pour Donald Trump et Emmanuel Macron
Le 21 mai, Yaron Lischinsky et Sarah Milgrim ont assisté à un événement axé sur l’aide humanitaire à apporter aux habitants de Gaza, selon un témoin cité par Associated Press. L’auteur présumé de la fusillade, identifié par des témoins comme agité, a été arrêté peu après les faits. Il a crié «Free Palestine» au moment de son interpellation et a sorti un keffieh rouge à l’arrivée de la police, laissant penser à un mobile politique ou idéologique.
«Ces horribles meurtres à Washington, évidemment motivés par l’antisémitisme, doivent cesser, maintenant!», a réagi Donald Trump sur son réseau, Truth Social. Sur X, Emmanuel Macron a évoqué une «attaque antisémite». En réaction, Israël a renforcé la sécurité de ses représentants à l’étranger et la France a accru la vigilance autour des sites juifs. Ce drame a ravivé les tensions autour du conflit israélo-palestinien et suscité une vague de solidarité envers la communauté juive internationale.
Pour Josué Turnil, directeur général de Juifs pour Jésus en France, ce double meurtre s’inscrit dans un contexte de hausse des actes antisémites dans le monde, accentué par la guerre et la crise humanitaire à Gaza. Contacté par Evangeliques.info, il affirme qu’il y a «un amalgame entre Israël et les Juifs du monde entier. Les gens ne sont pas ciblés parce qu’ils sont pour ou contre Benyamin Netanyahou (le Premier ministre israélien, ndlr) mais parce qu’ils sont Juifs.» S’il salue les mesures de sécurité prises par les autorités françaises, «celles-ci ne peuvent être permanentes, faute de moyens.»