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Légalisation du don d’ovules: les partis chrétiens suisses se hérissent

© nevodka / Getty Images
Devant le projet de révision de la loi sur la PMA, le PEV et l’UDF dénoncent des dérives éthiques et des risques pour la santé des femmes.
Charlotte Moulin

«La situation à l’étranger montre que pour de nombreuses donneuses, la compensation financière est le facteur déterminant dans la réalisation de cet effort. La frontière entre les ovules rémunérés et les ovules donnés est floue.» Le PEV (Parti évangélique) a réagi dès le 30 janvier, date à laquelle le Conseil fédéral a présenté les points principaux contenus dans son projet de révision de la loi sur la procréation médicalement assistée. Si jusqu’à présent en la matière, seul le don de sperme était autorisé et ce, pour aider uniquement des couples mariés, le texte vise à légaliser également le don d’ovules en Suisse, pour tous les couples.

Après le «mariage pour tous», «des enfants pour tous», s’indigne l’UDF (Union démocratique fédérale) dans un communiqué. Car pour ces deux partis qui s’appuient sur leurs valeurs chrétiennes, la proposition, en l’état, pose des problèmes fondamentalement éthiques. L’impact sur les femmes se croise avec les questions financières dans les deux discours.

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Un don trop difficile pour être gratuit

Il n’est pas question de rémunération, mais d’indemnités de frais pour les donneuses. «Le Conseil fédéral aborde cette question de manière naïve», selon le PEV qui recadre: «Le don d’ovules est précédé d’une hormonothérapie rigoureuse et suivi d’une intervention médicale sérieuse.» Même son de cloche à l’UDF, qui évoque des «risques graves pour la santé».

«Lors de la conférence de presse[…], la conseillère fédérale Baume-Schneider n’a malheureusement pas dit un mot sur la responsabilité des dommages psychiques et physiques qui peuvent résulter de telles interventions. Il n’est donc pas étonnant qu’en raison de ces risques connus, peu de femmes accepteront de faire un don d’ovules sans être rémunérées», développe l’UDF dans un communiqué du 31 janvier.

Le projet devrait être mis en consultation d’ici fin 2026. «Si la réforme est adoptée dans les principes de base proposés par le Conseil fédéral, le PEV devra probablement organiser un référendum», lit-on dans la première publication. Côté UDF, le parti prévient qu’il «combattra résolument ce projet de loi par tous les moyens démocratiques».

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