Reconnaissance historique: une chrétienne évangélique assassinée sous Franco reçoit un hommage officiel
La première victime du régime franquiste abattue directement à cause de sa foi évangélique a été reconnue comme telle le 10 décembre. La Journée du souvenir et de l’hommage à toutes les victimes du coup d’Etat militaire, de la guerre et de la dictature a regroupé ce jour-là à Madrid des politiciens et des chrétiens. Protestante Digital désigne bien d’autres chrétiens évangéliques qui ne sont pas encore reconnus de la même manière. Ce premier honneur a en effet été rendu à Carmen Hombre Ponzoa, abattue en 1936 alors qu’elle était enceinte de huit mois.
Carmen Hombre Ponzoa avait alors trente-quatre ans et était enseignante en espagnol à Xérès, en Andalousie. En tant que syndicaliste affiliée à l’Union générale des travailleurs, elle était aussi engagée politiquement dans un parti qui jonglait entre sa collaboration avec Francisco Franco pour rester légal, et de profonds désaccords avec les actions du dictateur. Ce ne serait pourtant pas cela qui aurait poussé ses gardiens à la tuer.
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La répression jusqu’au bout
Elle a été arrêtée avec son mari Juan Máximo Salazar, enseignant à la Fédération des travailleurs de l’éducation, jusqu’à ce qu’elle soit exécutée. Il a subi le même sort. La répression a continué contre sa famille, dont les biens ont été saisis. Francisco Franco venait alors d’arriver au pouvoir, marquant le début de la dicrimination envers les évangéliques.
C’est la petite-fille de la victime qui a reçu le document d’hommage officiel (photo) en présence du président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, et de plusieurs ministres. Du côté des chrétiens, des représentants du Conseil évangélique autonome d’Andalousie, de l’Alliance évangélique espagnole ainsi que de la Fédération des entités religieuses évangéliques d’Espagne (FEREDE) étaient également présents.