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One’ 2024: Les évangéliques à l’étroit à l’Espace Gruyère

Benjamin et Thomas Pouzin guident la louange lors de la soirée à One' 2024
© Matthieu Schmidt / Alliance Presse
Le samedi 16 novembre, plus de 3200 évangéliques se sont réunis à l’Espace Gruyère à Bulle, pour la huitième édition de One’, l’événement rassembleur des évangéliques de Suisse romande.
Maude Burkhalter

Sous le signe de l’unité, l’événement One’ qui a eu lieu à Bulle (FR) le 16 novembre a eu pour fil rouge le thème de l’influence: «Influencé / Influenceur dans un monde en quête de repères». Dès le matin, nombreux ont été les participants à affluer dans l’Espace Gruyère. Qu’il soient habitués ou présents pour la première fois, ils pouvaient s’estimer heureux, eux qui avaient été assez rapides pour obtenir un billet d’entrée à l’événement; en effet, pour la deuxième fois consécutive, l’équipe organisatrice a fermé la billetterie quelques semaines avant One’, qui affichait complet.

L’atmosphère est chaleureuse, les gens se retrouvent, se saluent, c’est une grande réunion de famille. On arpente les stands des nombreuses organisations présentes et on prend note, de loin, de qui est là. «C’est l’occasion de revoir nos frères et soeurs en Christ. Certains, je les vois seulement une fois par année, à One’», se réjouit Carine, une participante qui n’a pas manqué une seule édition de l’événement depuis sa création.

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La journée commence: après un temps de louange mené par le collectif Contre-Courant, le premier «talk» (courte conférence de dix minutes) a été donné par Marie Ray, infirmière, conteuse et romancière. «N’aie pas peur de faire entendre ton histoire», a-t-elle encouragé l’audience, en partageant son propre parcours de lutte contre le cancer du sein. «J’ai accepté de me faire aider et de partager mon histoire, et un groupe de presque soixante femmes ont commencé à me soutenir.» S’inspirant de l’histoire de Cendrillon, Marie Ray a surpris son audience en dévoilant une robe colorée cachée sous son vêtement noir.

Après deux morceaux du groupe de musique acapella Adaïa, c’est Corinne Streiff qui a pris la parole, enjoignant l’audience à considérer l’influence tant négative que positive du passé et de toutes les versions de soi qui forment qui nous sommes aujourd’hui. «Me reconnecter à mon passé a été un travail de profondeur qui a duré des années et a été un immense chamboulement», a-t-elle témoigné. «Mais je me suis réalignée à Dieu. Il tire de la vie de nos meurtrissures.»

Sur la pause de midi, plus d’une centaine de participants ont pris part à une discussion sous forme de table ronde animée par divers acteurs du milieu de la formation sur le sujet du ministère pastoral, avant de retourner manger, enchaîner avec un atelier de l’un ou l’autre orateur ou de faire un tour du village de stands.

Ce thème de l’influence aura finalement été considéré dans sa compréhension large du terme et ne se sera pas restreint à la sphère virtuelle des réseaux sociaux. «Je m’attendais à ce qu’on parle surtout de l’influence que l’on peut avoir sur notre communauté», témoigne Maxime, jeune adepte d’Instagram aux quelques centaines d’abonnés. «Mais finalement on apprend qu’il ne s’agit pas seulement d’influencer, mais aussi de se laisser influencer de la bonne manière», constate l’adolescent. Adapter le concept mainstream et en vogue parfois très américanisé de l’influence à un contexte suisse romand; un pari qui n’était pas gagné d’avance pour l’audacieux comité des journées One’, mais qui aura suscité des partages intéressants et stimulants.

Durant la session de l’après-midi, c’est Beat Jost, de l’ONG Frontiers, qui a pris la parole et exhorté l’audience à devenir influenceuse à savoir partager l’Evangile «autour de soi, dans sa ville, dans son pays et au-delà». Il a été suivi par Emmanuelle Morier, implantatrice avec son mari de l’Eglise ICF Bulle. La jeune mère de famille a présenté une influence loin des images lisses que l’on partage sur les réseaux, mais plutôt emplie d’authenticité, de vrai et d’imparfait.

En fin d’après-midi, Ruben Binyet a fermé la marche des talks de One’ en prenant le contre-pied des interventions précédentes: «Et si on arrêtait de vouloir changer le monde?» a-t-il provoqué, avant de démontrer quelques éléments clés d’influence à petite échelle.

En 2023, on reprochait à One’ d’avoir peu inclus les différences de générations dans un programme qui se voulait axé sur la jeunesse. Cette année, l’équilibre se ressentait davantage: parents, enfants et personnes du troisième âge se croisaient et chacun y trouvait son compte. En soirée, le groupe de louange lyonnais Glorious a ravi un public étoffé des participants venus à Bulle juste pour le concert. Si cette huitième édition se solde par un succès à plusieurs niveaux, force est néanmoins de constater que l’Espace Gruyère devient lentement mais sûrement trop petit pour accueillir les journées One’. En témoignent des guichets fermés bien avant l’heure et l’affluence des participants en soirée pour le concert de louange. Un «bon problème» pour les organisateurs victimes du succès de ce rendez-vous bien établi dans le paysage évangélique romand. Ils semblent d’ores et déjà être à la recherche de solutions, pour l’horizon 2026 ou au-delà; pour 2025, rendez-vous est donné à Bulle le 15 novembre.

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