Skip to content

Assassinat à Lyon: Le CPDH met en garde contre une compassion mal placée

Cour d'assise : vue de la barre des témoins. Sous un buste de Marianne, la place du président et des jurés
© Wikimedia Commons - Photo d'illustration
Une femme qui a assassiné son grand-père a écopé, le 3 octobre à Lyon, de 5 ans de prison avec sursis -verdict atténué par «l’amour» qui l’aurait poussée à agir. Le Comité protestant évangélique pour la dignité humaine recadre la notion de compassion.
Charlotte Moulin

«A un moment où le débat sur la fin de vie et la « mort administrée » n’est pas terminé, le Comité protestant évangélique pour la dignité humaine (CPDH) met en garde contre les communications médiatiques qui orientent l’opinion publique vers des sentiments compassionnels, alors que les faits décrits sont moralement inacceptables», a commenté l’organisme dans une publication le premier jour de l’audience. Les 2 et 3 octobre, une jeune femme de 33 ans est passée en jugement à Lyon pour «assassinat sur ascendant» et a été condamnée à 5 ans de prison avec sursis pour avoir tué son grand-père, âgé de 95 ans et entièrement dépendant, en incendiant le lit médicalisé sur lequel il vivait. Gravement brûlé aux membres inférieurs, il est décédé asphyxié par la fumée.

Publicité

Plusieurs circonstances atténuantes

La Cour d’assises du Rhône a reconnu qu’elle était coupable d’assassinat. Toutefois, l’explication de son geste comme un acte d’amour, les remords qu’elle a exprimés et le fait que la famille n’a pas porté plainte ont servi de circonstances atténuantes. Les membres de sa famille ont décrit une personne «gentille» et ont déclaré que le nonagénaire exprimait régulièrement une envie de mourir. Selon ses proches et selon son propre témoignage, elle était très attachée à son grand-père. D’après sa sœur, elle s’est «sacrifiée» en faisant ce geste: «Ma sœur a été la plus courageuse pour faire quelque chose d’impensable et d’irréparable», a-t-elle déclaré à la barre. Le ministère public a fait appel du verdict.

«Attention, l’heure est à la justification du « courage » qu’il faudrait pour « aider à mourir », plutôt que du courage pour aider à vivre et mourir dignement, solidairement, entouré de soins et d’affection. C’est cela la vraie compassion», reprend le CPDH. «Celle qui soulage, apaise, sans commettre de crime. Ce n’est pas chose toujours facile, convenons-en, mais c’est nécessaire si nous ne voulons pas perdre notre humanité.»

Thèmes liés:

Publicité